Présidant hier la conférence de lancement du Programme dénommé «Nietti Élections», le ministre de l’Intérieur, AntoineFélix Diome, a apporté son soutien à la société civile, accusée par Ousmane Sonko d'être à la solde du régime du Président Macky Sall. En profitant pour faire la leçon au leader de Pastef-Les Patriotes qui dénonçait mardi dernier «un délit d'administration», le ministre renvoie l’opposant à l'article L 176 du code électoral.
Le ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome a pris le contre-pied de Ousmane Sonko qui, lors de sa dernière sortie médiatique, s’est attaqué frontalement à la société civile et à la Direction générale des Elections, qu’il accuse de rouler pour le régime en place. Offusqué par la déclaration de l’opposant, Antoine Félix Diome invite l’opposition à savoir raison garder.«C’est le lieu pour moi d’apporter mon soutien aux membres de la société civile qui ont ces derniers temps fait l’objet d’attaques non seulement subjectives mais injustifiées. Je voudrais également associer ces mêmes remerciements et soutien à l’ensemble des acteurs du processus électoral. Mais vous me permettrez de m’appesantir sur la Direction générale des Elections. C’est normal, les élections charrient toujours de la passion. Mais quand même, nous devons savoir raison garder et mettre hors d’attaques certaines structures sans l'apport desquelles nous n'aurions pas pu en arriver à ce stade où nous sommes», a déclaré le ministre de l’Intérieur.
Très en verve, Antoine Abdoulaye Félix Diome rappelle que la Direction générale des Elections n’est pas à sa première expérience quant à l’organisation d’une élection au Sénégal. Ainsi, dira-t-il, vouloir la discréditer ou mettre en doute leur impartialité est un exercice dépourvu de vérité. «Cette même Direction qui compte en son sein d’éminents commissaires de police, mais également de magistrats et autres fonctionnaires qui, depuis plus d’une vingtaine d’années, s’adonnent à des tâches quotidiennes dont le résultat a permis d’avoir régulièrement des élections apaisées. Depuis 2002 et de façon ininterrompue, à quelques exceptions près, nous avons la même équipe. Donc essayer de les discréditer ou de mettre en doute leur impartialité est un exercice dépourvu de vérité».
Rappel des règles
Revenant sur le débat agité par l’opposition après le refus de la Dge de recevoir les courriers de la coalition Yewwi Askan Wi, le ministre de l’Intérieur renvoie les acteurs à l’article L.176 du code électoral.«Je vais en profiter pour faire un rappel de règles administratives régissant le fonctionnement normal d’une structure. J’ai tantôt entendu un peu partout chez certains acteurs souligner que l’administration a le devoir de recevoir les courriers qui lui sont destinés. Oui c’est vrai que dans chaque administration, il y a un bureau de courrier. Or quand il s’agit de la réception des dossiers de candidatures ou liste de parrainages, je voudrais les envoyer très humblement à l’article L.176 du code électoral qui prévoit que le ministre de l’Intérieur institue par arrêté la commission qui a en charge de recevoir les listes de parrainage et les dossiers de candidature. Et cette commission a des compétences qui sont encadrées non seulement dans la matière, mais également dans les délais pendant lesquels il peut le recevoir», a-t-il dit.
Espérant que cela contribuera à apaiser les esprits pour qu’on se dirige tranquillement vers des élections libres transparentes et démocratiques, le ministre assure qu’il ne fait aucun doute que «concernant l’administration, les droits des uns et des autres seront respectés».
Sidy Djimby NDAO