Lors d’une rencontre avec la presse, la Société financière internationale a évalué ses investissements au Sénégal ces dernières années à près de deux milliards de dollars soit un peu plus de 1000 milliards francs Cfa. La Sfi compte doubler ces investissements durant ces trois prochaines années dans des secteurs stratégiques comme la santé, l’agriculture, entre autres ; en plus d’accompagner les Pme pour l’émergence de nouveaux champions.
La Société financière internationale (IFC), institution du Groupe de la Banque mondiale dédiée au développement du secteur privé a initié hier une rencontre avec la presse au nouveau siège de la Banque mondiale sis aux Almadies pour revenir sur ses actions au Sénégal. Lesquelles actions visent à promouvoir l’essor d’un secteur privé fort et pourvoyeur d’emplois dans des secteurs stratégiques, en adéquation avec la Vision Sénégal 2050. Selon le Directeur de Division de IFC, Olivier Buyoya, les interventions de la société financière, au cours des cinq dernières années au Sénégal, ont atteint près de deux milliards de dollars. « Nous sommes en train de monter en puissance avec des projets en cours de finalisation qui se chiffrent à plus de 1,5 milliard de dollars. Nous allons faire deux à trois fois plus au cours des trois prochaines années plus que nous avons fait ces cinq dernières années », a rassuré M. Buyoya qui a décidé, durant son mandat, d’attirer les investissements dans les secteurs stratégiques.
IFC a financé 30 à 40% de la capacité d’énergie installée
Concernant le secteur de l’énergie, il s’agit, dit-il, de financer, d’accompagner les promoteurs de projets pour les centrales électriques. « Au Sénégal, IFC a contribué à financer 30 ou 40% de la capacité installée d’énergie au Sénégal », indique le directeur de Division de IFC. Toujours sur le secteur de l’énergie, Nouma Dione, représentante pays principale pour le Sénégal IFC fait remarquer que notre pays est en avance sur plusieurs initiatives de la Banque mondiale. L’une de ces initiatives, c’est la Mission 300 (M300) dont le but est d'accélérer l’accès à l’énergie à 300 millions d’Africains et pour le Sénégal, c’est environ trois millions de Sénégalais qui pourront bénéficier d’un accès à l’électricité d’ici 2030. « Nous travaillons aussi avec le gouvernement pour voir comment augmenter la production et réduire le coût de l’accès à l’énergie ; voir aussi comment on peut développer des initiatives public-privé pour amener ces investissements privés dans ce secteur critique et stratégique », ajoute Mme Dione.
L’agriculture et la santé, des secteurs stratégiques
Dans le secteur de l’agriculture, Nouma Dione est revenue sur l’initiative AgriConnect dont le but, dit-elle, est d’augmenter la productivité des petits exploitants et de les intégrer dans la chaine de valeur agricole. Une initiative importante, d’autant plus que 80% de la production viennent de ces petits exploitants de moins de 5 hectares. Ce qui lui fait dire que le petit exploitant est au cœur de la stratégie agricole. Dans l’agro-industrie, la Sfi a accompagné l’entreprise Couvoir Amar 3,2 milliards francs Cfa pour 1600 emplois. La Sfi a aussi appuyé le ministère de l’agriculture dans la digitalisation des paiements des subventions agricoles notamment de l’engrais. L’objectif étant de faire émerger des entreprises capables de créer durablement de la valeur, des emplois et de l’impact, au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. Dans le secteur de la santé, Nouma Dione précise que le Sénégal peut bénéficier d’un appui entre les différentes institutions de développement qui a pour objectif d’augmenter la production de produits pharmaceutiques en Afrique, voire doubler la production de médicaments d’ici 2030. Carrefour Médical se positionne à cet effet pour aller vers la production de médicaments après la production de kits de dialyse. Il a été accompagné à hauteur de 12 milliards francs Cfa qui peuvent générer environ 1000 emplois.
Promotion et soutien des Pme
Cependant, au-delà de la promotion des champions nationaux, le Directeur de Division IFC, Olivier Buyoya révèle que l’une des priorités stratégiques de la Sfi c’est la promotion et le soutien des Pme. Il reconnait à cet effet que c’est un chantier difficile, mais la Sfi compte mobiliser les ressources financières pour les banques, institutions de financement et de microfinances. La Sfi compte aussi accompagner les Pme dans l’équipement de nouveaux outils, de nouvelles approchés et de nouvelles pratiques pour les inviter, dit-il, à prendre plus de risques. « Nous croyons que l’Afrique se développera que quand il y aura des champions dans tous les secteurs d’activités. Notre objectif c’est que ces entreprises puissent participer à l’ambition de l’intégration africaine », tranche M. Butoya.
M. CISS