PLAN DE DÉPARTS NÉGOCIÉS DES TRAVAILLEURS DE LA POSTE : Les postiers dénoncent une immixtion abusive” du ministère de tutelle et une “irresponsabilité chronique” de la Direction générale




 
Le Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (Sntpt) dénonce une “dérive managériale” et une “immixtion abusive” du ministère de tutelle technique, qu’il accuse de compromettre l’application du plan de départs négociés pourtant validé au plus haut niveau de l’État.
 
Réuni en Comité sectoriel extraordinaire, le Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (Sntpt) dit avoir procédé à un examen “critique et alarmant” de l’état d’avancement du dispositif encadrant les départs négociés au sein de l’entreprise publique. Et le bilan est sans appel, le syndicat se dit “profondément indigné” par l’“inconséquence répétée” du ministère de tutelle et par la “passivité noire” de la Direction générale, qu’il juge incapable d’assurer le minimum requis pour conduire une telle réforme. Selon le syndicat, le plan en question avait pourtant fait l’objet d’une validation institutionnelle claire. Lors du Conseil interministériel du 1ᵉʳ septembre 2025, le Premier ministre aurait donné “des instructions fermes et des engagements solennels” pour son exécution rigoureuse. Ces assurances auraient été réitérées le 21 novembre, lors du dernier Conseil d’administration.
Mais la réalité, déplore le Sntpt, s’en éloigne dangereusement. L’organisation syndicale rappelle que, dans un souci d’apaisement, les partenaires sociaux avaient déjà consenti à un effort financier majeur, allant jusqu’à renoncer aux 12 mois de bonus d’abattement initialement prévus. “Un sacrifice responsable”, souligne-t-elle, opéré à la demande du ministère afin d’alléger la charge budgétaire. C’est donc avec “stupéfaction” que le Sntpt dit avoir découvert, le 24 novembre, un nouveau plan présenté par la Direction générale, plan qu’elle attribue au ministère de tutelle. Un document qualifié de “montage fantaisiste”, en rupture totale avec les engagements pris, les accords signés et “l’esprit du dialogue social”. Le syndicat va plus loin et fustige une intrusion directe du ministère dans la gestion opérationnelle, accusé d’imposer des consultants externes à l’entreprise. Une méthode qu’il compare à des “baronnies affairistes opaques”, loin des valeurs de transparence et de moralisation revendiquées par l’État.
La Direction générale n’est pas épargnée. Le Sntpt lui reproche son “irresponsabilité chronique” et son incapacité à fournir un organigramme actualisé, ni même une évaluation fiable des effectifs à travers des fiches de postes. Or, insiste le syndicat, ces outils constituent “la base de toute gestion sérieuse des ressources humaines” et la seule manière d’établir un volume cohérent de départs.
 
 
Les postiers mobilisés pour défendre leurs droits
 
 
Face à ce qu’il considère comme une tentative de remise en cause d’un accord dûment paraphé par l’ensemble des parties prenantes, le Sntpt appelle à la mobilisation totale. Dans une adresse directe aux travailleurs, le syndicat demande de “rejeter catégoriquement” toute proposition individuelle issue du nouveau plan, qu’il estime “abusive, dégradante et unilatérale”. Les postières et postiers sont ainsi invités à ne signer aucun document, n’entamer aucune négociation isolée et n’accomplir aucun acte administratif sans instruction expresse de leurs représentants syndicaux. “L’heure est à la discipline collective, à l’unité inébranlable et à la confiance totale”, martèle le Sntpt, convaincu que seule la cohésion permettra de “faire échouer cette manœuvre” et d’obtenir l’application intégrale du plan initialement négocié.
Le syndicat assure rester “ferme, constant et mobilisé” pour défendre les droits acquis, la dignité professionnelle et les intérêts légitimes des travailleurs. Un avertissement sans ambiguïté, tandis que la crise sociale qui couve dans le secteur postal pourrait bien entrer dans une nouvelle phase de tension.
 
 
BMS
 
 
 
 
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