PLAINTE CONTRE X DEVANT LE PROCUREUR DU TGI DE THIES : Le responsable des «Jakartamen» Issa Dièye victime d’intimidation et de menaces de mort devant son domicile



L’engagement des conducteurs de motos Jakarta à faire la lumière sur le décès de Amar Mafatim Mbaye, vendredi dernier, n’est pas sans conséquences. En effet, l’un des responsables des «Jakartamen» a été victime d’intimidation et de menaces de mort, avant-hier nuit, devant son domicile à Lazaret. Même si ses bourreaux n’ont pas été identifiés, la victime compte, dès aujourd’hui, déposer une plainte contre X devant le procureur de la République de Thiès.

Très actif dans ce combat mené par les conducteurs de motos Jakarta de la ville de Thiès, en vue de faire la lumière sur la mort tragique du jeune Amar Mafatim Mbaye, pétrisseur, également considéré comme un «Jakartaman», Issa Dièye fait l’objet, depuis la nuit du mercredi à jeudi, d’intimidation et de menaces de mort. Qui veut réduire au silence le potentiel successeur de Samba Coumba Samb à la tête l’association des conducteurs de motos Jakarta de la ville de Thiès à la prochaine assemblée générale ? Cette question mérite d’être posée, d’autant plus qu’entre «Jakartamen» et la police (des Parcelles-Assainies), l’on se regarde en chiens de faïence depuis que le chef de la brigade de recherches dudit poste de police, en l’occurrence Makha Diop, a été pointé du doigt par certains témoins comme étant l’auteur du coup de matraque qui a fait tomber la victime sur la chaussée. Ainsi, en dépit des derniers développements qui tentent de laver le principal mis en cause à grande eau, notamment avec le revirement du principal témoin Séga Mbengue, Issa Dièye estime qu’il est trop tôt de tirer des conclusions à ce stade de l’enquête.

Menaces de mort

En tout cas, mercredi, vers 22 heures, alors qu’il effectuait un appel téléphonique devant chez lui, deux individus non identifiés, à bord de motos, sont venus à lui. «Nous cherchons Issa Dièye», a demandé l’un des visiteurs. «C’est moi», a-t-il répondu. Alors qu’il ne se doutait de rien, il découvre à sa grande surprise que l’un des assaillants avait un couteau à la main. «Arrête de te mêler de ce qui ne te regarde pas. Reste en dehors de cette affaire», lui aurait dit l’un des assaillants, avant de l’abreuver d’injures et de le menacer de mort. Nonobstant ces menaces, Issa Dièye compte aller jusqu’au bout de sa logique pour tirer cette affaire au clair. Toutefois, il a déjà rédigé sa plainte contre X et compte, dès aujourd’hui, la déposer sur la table du procureur près le Tribunal de grande instance (Tgi) de Thiès. Par ailleurs, revenant sur certains développements faisant croire que les témoins qui ont déchargé le policier incriminé seraient des «Jakartamen», Issa Dièye s’est inscrit en faux contre ces allégations, qui, à l’en croire, sont distillées pour «masquer la vérité». Par cette démarche, dit-il, il accuse l’auteur de ces affabulations à vouloir semer la division dans les rangs des «Jakartamen».

La thèse de l’accident ne peut prospérer

Dans la foulée, Issa Dièye n’a pas manqué de dénoncer le comportement de tous ceux qui s’empressent à dire que Amar Mbaye a succombé des suites d’un accident. «C’est faux !», rétorque-t-il. «L’autopsie du médecin légiste fait état de traumatisme cervico-facial avec fractures multiples et hémorragie interne et externe en abondance, mais n’a jamais parlé d’accident», fait-il remarquer. A son avis, il appartient au procureur de la République de livrer, après enquête, les circonstances de la mort du défunt. Mieux, il a énergiquement contesté la thèse de l’accident et en veut pour preuve la moto du défunt qui n’aurait enregistré aucun dommage. «Nous n’accepterons pas, au moment où la famille pleure son fils, qu’on vienne nous bassiner avec cette thèse de l’accident qui ne peut prospérer. On ne sait pas qui on veut protéger dans cette affaire, mais il faut que justice se fasse. Jusqu’à preuve du contraire, nous persistons à croire que Amar Mafatim Mbaye n’est pas mort par accident. Ils ont leurs témoins, nous avons les nôtres et on verra !», tranche Issa Dièye.

Moussa CISS
LES ECHOS

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