A l’occasion de la passation de service au ministère des Infrastructures des Transports terrestres et aériens (Mitta), le ministre sortant a fait la situation exhaustive du département. El Malick Ndiaye a présenté ses réalisations et fait savoir à Yankhoba Diémé les défis qui l’attendent.
C’est hier que El Malick Ndiaye, ministre sortant des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens (Mitta) a cédé le gouvernail de ce ministère à son successeur, Yankhoba Diémé. Dans son discours d’adieu et de bilan de huit mois de magistère, le président de l’Assemblée nationale a énuméré les différents projets majeurs qui attendent son successeur. «Vous avez sur votre table le projet de décret portant organisation du Mitta du 15 octobre 2024 qui introduit des innovations majeures. Pour nous, le secteur ferroviaire a été le parent pauvre pendant longtemps. C’est pourquoi nous avons créé la Direction générale des Infrastructures et des Transports ferroviaires, principalement destinée à consolider et à promouvoir le renouveau du chemin de fer, un secteur clé pour l’atteinte des objectifs de la Vision Sénégal 2050…», liste le ministre sortant.
Revenant sur les états généraux des transports publics tenus à Diamniadio, El Malick fait savoir que l’objectif de cette rencontre était de construire les consensus nécessaires à la transformation rapide et intégrale des transports publics. «Une première historique au Sénégal qui a été couronnée de succès, aboutissant à un consensus avec les partenaires sociaux sur les 55 points inscrits à l’ordre du jour… Le rapport des états généraux doit servir de fondement à la mise en œuvre des réformes du secteur des transports publics», dit-il.
S’adressant à son successeur au Mitta, le ministre sortant fait savoir : «je vous lègue le pont de Rosso. Nous avons trouvé les travaux bloqués à 15% de réalisation. Au bout de six mois, nous avons noté une progression de 15 à 30%. L’autopont du Front de terre, le Programme spécial de désenclavement que nous avons maintenu, mais nous avons initié des négociations avec l’entreprise principale et les bailleurs britanniques pour réexaminer les conditions de mise à œuvre du contrat. Les négociations qui sont en cours ont déjà généré plus de 20 milliards qu’ils vont nous restituer, mais en infrastructures. La société nationale des Autoroutes du Sénégal (Ads) a été créée mais laissée en l’état. Nous avons permis à Ads de démarrer ses activités. Le transfert de l’autoroute de l’avenir de l’Apix à l’Ads est déjà acté. La renégociation du contrat de gestion de l’autoroute Mbour-Kaolack est aussi actée. Il y a aussi le Fera qu’on a assaini dans son fonctionnement. Il y a aussi le code de la voirie qu’on a réactualisée», liste El Malick Ndiaye qui a aussi listé les défis à relever. «L’élaboration de la lettre de politique sectorielle du département pour laquelle une feuille de route a été déjà mise en place. L’élaboration du schéma-directeur qui servira de feuille de route. L’idée, c’est d’avoir des infrastructures inter-opérables, résilientes, intelligentes et des infrastructures vertes. Dakar Dem Dikk devra être renforcée. L’apaisement du climat social grâce à des rencontres avec les acteurs grâce à un discours clair et prospectif. Air Sénégal et Dakar Dem Dikk sont des bébés fragiles, je vous les confie. Il y a aussi les centres de contrôle technique dont la procédure a été enclenchée. Le projet est à la Dcmp et projetons, dans six mois, l’élaboration d’un centre de contrôle dans chaque pôle… », liste avec enthousiasme El Malick Ndiaye.
Yankhoba Diémé tend la main à tout le monde et promet…
Prenant la parole à son tour, le ministre entrant, dans un discours empreint d’humour, a taquiné son prédécesseur et a salué son bilan élogieux à la tête de ce ministère durant huit mois, des réalisations immatérielles. «Le consensus autour des états généraux des transports et le défi qui reste, c’est la mise en œuvre. Il a aussi évoqué les bébés fragiles du transport. Je rassure qu’un bébé n’a besoin que d’un bon masseur et je suis convaincu que les nouveaux directeurs le sont», rassure le nouveau ministre aux différents syndicalistes présents à la cérémonie de passation de service.
Dans la foulée, Yankhoba Diémé a décliné sa feuille de route qui se base sur l’existant et le référentiel. «Je mesure le poids de la responsabilité qui m’incombe. Je suis conscient des nombreux défis qui nous interpellent dans ce ministère. Le président de la République nous appelle à traiter tous les sujets avec beaucoup de célérité. J’entreprends mon action dans la continuité dans ce qui est déjà entrepris avec autant de succès, à capitaliser les précieux acquis qui m’ont été légués», fait savoir le nouveau Mitta qui annonce : «je m’engage à ouvrir de nouveaux chantiers pour amplifier les performances attendues de notre département par les plus hautes autorités. Dans le contexte du défi de la sécurité routière, j’invite tout le personnel de notre département à donner le meilleur exemple de parfaite adhésion, de performance et d’unité d’action pour accomplir ensemble notre exaltante mission de service public pour l’intérêt des populations qui fondent un grand espoir pour la mise en œuvre de notre Vision Sénégal 2050 et la stratégie de développement 2025-2029», conclut Yankhoba Diémé.
Baye Modou SARR