Exit le ministère de l’Economie, du Plan et de Coopération et son ex patron Doudou Ka, place au ministère de l’Economie, des Finances et du Plan sous la houlette de Mamadou Moustapha Ba. Même si c’est un passage éclair pour l’ancien patron du Fongip, il aura marqué son empreinte avec 30 accords de financement pour un montant de 1348 milliards. Il a aussi déposé un dossier complet pour sortir le Sénégal de la liste des pays les moins avancés au monde.
Après seulement cinq mois à la tête du ministère de l'Economie, du Plan et de la Coopération, Doudou Ka a passé hier le témoin au ministre Mamadou Moustapha Ba qui retrouve ainsi un département unifié, celui de l’Economie, des Finances et du Plan. « Il s’agit en réalité de retrouvailles d'une famille autrefois dispersée, et qui se réunit à nouveau. Et, c’est un choix politique pertinent car, dans le grand livre de la prospérité, on pourrait dire que l'économie est la plume qui esquisse les scénarios de croissance, tandis que les finances en sont l'encre qui traduit ces perspectives en actions tangibles. En d'autres termes, si l'économie dessine le paysage de la croissance, ce sont plutôt les finances qui en tracent le chemin pour atteindre les objectifs prometteurs », indique le ministre sortant, persuadé que la réunification de ces deux départements vise à instaurer davantage de cohérence et d'efficacité. Il a ainsi passé le flambeau à son successeur, le sentiment du devoir accompli pour avoir contribué, dit-il, aux avancées significatives enregistrées par le Sénégal durant ces 12 dernières années.
30 accords de financements en 5 mois
Il s’agit, a l’en croire, de la conception des grands projets du chef de l’Etat tels que la conception du financement de l’aéroport de Diass, du pont de Sénégambie, du pont de Foundiougne, la construction et la réhabilitation des aéroports régionaux, la conception et le financement de la mise en œuvre Stratégie Hub aérien, la mobilisation de plus de 1500 milliards de financement extérieurs en cinq mois et plus récemment, la finalisation du Pap 3 du Pse et du recensement au ministère de l’Économie. « Depuis mon entrée en fonction en octobre 2023, soit au cours des cinq derniers mois, nous avons réussi à conclure 30 accords, que ce soit avec nos partenaires bilatéraux ou multilatéraux, pour un montant significatif de 1 348 milliards francs Cfa. Ces accords représentent des leviers essentiels sur lesquels notre économie s'appuie afin de financer des projets sans recourir au budget national », informe Doudou Ka qui révèle sur ce montant global que les partenaires ont contribué à hauteur de 59%, soit 791 milliards, tandis que les banques commerciales ont apporté 41%, soit 557 milliards. S’agissant de la répartition sectorielle de ces fonds, les transports et les infrastructures ont bénéficié de 34,4% du total des engagements, incluant des projets majeurs tels que la construction de l'Autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis et l'assainissement de la corniche Ouest ; le financement du secteur de l'Agriculture représente 11,4% ; tandis que les secteurs de l'Industrie et de l'Eau/Assainissement ont respectivement reçu 10,4% et 9,6%. En plus d'un appui substantiel au secteur de la Santé et Protection sociale avec une attribution de 10,3%.
Un dossier pour sortir de la liste des pays les moins avancés déposé
En outre, le ministre sortant a initié des actions soutenues visant à transformer le secteur privé national en un acteur dynamique et en un partenaire efficace pour concrétiser la Stratégie nationale de Développement du Secteur privé. « Ces initiatives ont donné lieu à des rencontres substantielles avec l'ensemble des grandes organisations patronales, favorisant ainsi une convergence de perspectives sur les attentes et les besoins des entreprises, tout en identifiant les mesures correctives nécessaires pour renforcer leur contribution au développement économique. Par ailleurs, il s’est réjoui durant son magistère à la tête de ce département d’avoir déposé un dossier complet en vue de sortir de la liste des pays les moins avancés. « J'ai une confiance totale que ce dossier aboutira favorablement dans un proche avenir. Cette une légitime demande que justifie nos performances économiques et notre engagement à renforcer notre position sur la scène internationale », clame Doudou Ka.
M. CISS
PASSATIION DE SERVICE
Doudou Ka encense Moustapha Ba et voue une « reconnaissance éternelle » à Macky
La passation de service entre Doudou Ka et Mamadou Moustapha Ba, au-delà des considérations techniques a été des moments de retrouvailles entre deux frères. A cet effet, le ministre sortant n’a pas tari d’éloges à l’endroit du désormais ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. « Ces retrouvailles symbolisent les liens étroits qui m'unissent à mon ami et grand frère, Mamadou Moustapha Ba que je félicite pour la très haute confiance ainsi placée en sa personne pour diriger ce ministère stratégique. Le choix porté sur votre personne est amplement mérité pour qui connaît votre parcours exceptionnel, votre humilité, votre disponibilité et surtout votre compétence et votre grande maîtrise des dossiers », à encensé Doudou Ka. Au Chef de l’Etat, l’ancien patron du Fongip a rendu gommage. «… Macky Sall, un homme d'État exceptionnel qui m'a honoré en m'associant au plus haut niveau tout au long de son magistère. Veuillez lui transmettre mes plus sincères remerciements. Qu'il sache que je lui voue une reconnaissance éternelle pour m'avoir offert de vivre cette expérience enrichissante », exalte Doudou Ka reconnaissant.
M.C
Boom
Doudou Ka en posture … d’invité
Le ministre sortant de l'Economie, du Plan et de la Coopération, Doudou Ka a passé le témoin hier à son successeur Mamadou Moustapha Ba qui hérite ainsi du Département de l’Economie, des Finances et du Plan. Une passation empreinte d’émotions notamment lors de la séance photo entre les deux ministres. En plus du cahier remis à son successeur, Doudou Ka a lancé tout souriant : « Aujourd’hui, je me retrouve à la place de mes invités ». En effet, en sa qualité de ministre sortant, Doudou Ka était debout à droite de son successeur Mamadou Moustapha Ba, la place réservée aux invités. Le protocole veut que l'invité d’un ministre se tienne à sa droite. En d’autres termes, au moment de cette passation, Doudou Ka avait déjà perdu sa qualité de ministre. Comme quoi, tous les privilèges prennent fin un jour.
MAMADOU MOUSTAPHA BA SUR LA REUNIFICATION DU MEPC ET LE MFB
« Travailler au sein d’une maison commune procure davantage de gains de productivité »
Le ministre des Finances et du Budget a désormais hérité de l’économie, du Plan et de la Coopération suite à la réunification de ces deux départements, après cinq ans de séparation. « Nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision du Président de la République. Car les gens comme moi qui ont duré dans ce ministère (plus de trente ans) savent tout ce que cela induit en termes de synergies, de fluidité et d’efficience », s’est réjoui pour sa part Mamadou Moustapha Ba. Cependant, il admet que l’existence séparée de ces deux départements au cours de ces 5 dernières années, n’a en rien compromis la conception et la mise en œuvre des politiques économique, budgétaire et financière de l’État. Comme en témoigne, dit-il, les résultats obtenus dans la mise en œuvre du Pse mais aussi dans son ajustement et son adaptation aux crises. « Les deux départements ont toujours su travailler ensemble, dans la loyauté et la solidarité. Cela, nous le devons à l’ensemble des agents du ministère des Finances et du Budget et du ministère de l’économie, du Plan et de la Coopération », explique Moustapha Ba qui n’a pas manqué de magnifier le travail de son prédécesseur. « La qualité de nos relations personnelles, qui est bien antérieure à nos fonctions ministérielles, a grandement facilité la collaboration entre nos départements. Le Mfb et le Mepc ont su cohabiter harmonieusement mais travailler au sein d’une maison commune procure davantage de gains de productivité », dit-il, avant de dresser sa feuille de route. « Il n’y aura pas de Ministère de l’économie, des finances et du plan à deux vitesses. Non seulement ce n’est pas ma conception du management mais ce n’est pas dans ma nature non plus. A partir de maintenant, la famille est rassemblée. Le mot d’ordre c’est : on oublie de quel département l’on vient et on se tourne, tous ensemble, vers l’avenir. Seul compte là où l’on va. Le ministère de l’Économie, des Finances et du Plan doit être un bloc soudé, solidaire, gonflé à bloc, car les défis du Sénégal sont nombreux et parmi ces défis, je n’en vois pas un seul qui n’exige pas une participation exemplaire de notre département », explique M. Ba.
M. CISS