PACIFICATION DU CENTRE MALI: 200 Jambaars envoyés dans l’insécurité de Mopti pour chasser les islamistes

L’armée sénégalaise va engager quelque 200 soldats pour aider à une opération de pacification du centre du Mali. Cette mission s’annonce alors que l’ensemble des djihadistes du Sahel ont décidé de se «donner la main» pour faire face, ensemble, à la force conjointe constituée par cinq pays de la région, selon une organisation se réclamant du groupe Etat islamique (Ei).



 
 



 
Le Sénégal a décidé d’apporter son soutien au Mali voisin pour la pacification du Centre du pays, qui souffre de la violence croissante des islamistes confinés dans le Nord du pays. Selon plusieurs sources sécuritaires, l’opération va concerner quelque 1000 soldats. Selon le général malien M’Bemba Moussa Keita, qui s’est exprimé à la radio d'Etat, vendredi, l'opération est prévue pour «sécuriser les régions centrales». Il s’agit pour les autorités maliennes de prendre les devants pour permettre aux élections présidentielles prévues à la fin de cette année de se dérouler sans encombre dans cette partie du pays où les mouvements djihadistes dictent leur loi depuis. Le général malien a ajouté que la mission se concentrerait sur la zone autour de la ville islamique de Mopti sur le fleuve Niger.
Cette partie du Mali, est très agitée en ce moment par les actions des terroristes. En décembre dernier, un travailleur de la mairie de Djougani (Mopti) a été abattu chez lui, par des hommes armés non identifiés.
Pour le moment, seul le Sénégal est cité comme pays devant prendre part à cette opération. D’ailleurs, selon nos informations, quelque 200 soldats sénégalais se joindraient à l'opération. Une information confirmée par le porte-parole de l'armée sénégalaise, Abdoul Ndiaye. La voix de la Grande Muette sénégalaise a, en effet, déclaré que les troupes sénégalaises étaient déjà déployées pour cette offensive, sans préciser s’il parlait de Mopti ou d’autres parties du Mali, des soldats sénégalais étant actuellement à Gao.
Ces soldats déjà sur le sol malien étaient partis pour une mission de maintien de la paix et là, on parle d’opération de pacification. De toute façon, une source contactée par «Les Echos» a confirmé que des soldats sénégalais sont actuellement à Mopti. La même source précise tout de même que l’armée sénégalaise se porte bien. «On touche du bois, mais il faut dire que les djihadistes évitent la route des soldats sénégalais. Nous nous portons bien», nous souffle-t-elle.
Les groupes islamistes ont déstabilisé pendant plus d’une décennie le secteur désertique du nord, mais, au cours des trois dernières années, ils ont exploité les conflits entre les éleveurs de bétail peuls et les agriculteurs dans le Centre plus peuplé et humide du Mali. Cela a rapproché le champ de bataille du Sud riche et de la capitale Bamako, un fait mis en évidence par une série d'attaques imputées aux combattants islamistes Fulani du Centre du Mali dont la plus spectaculaire a été celle de l'hôtel Radisson Blu à Bamako en novembre 2015 qui a tué des dizaines de personnes .
A cette insécurité s’ajoute la décision des groupes djihadistes de la région de se liguer. En effet, selon des informations rendues publiques, hier, par l’Agence France presse (Afp), une organisation se réclamant du groupe Etat islamique (Ei) a assuré que l’ensemble des djihadistes du Sahel se «donnaient la main» contre la force conjointe G5 Sahel constituée par le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, la Mauritanie et le Niger.
Ce groupe, dirigé par Adnan Abou Walid Sahraoui et qui se fait appeler «Etat islamique dans le Grand Sahara» (Eigs), a d’ailleurs revendiqué vendredi une série d’attaques, notamment contre la force française Barkhane jeudi au Mali et celle qui a coûté la vie à quatre membres des forces spéciales américaines et quatre soldats nigériens le 4 octobre au Niger.
«Nous allons tout faire pour que le G5 Sahel ne s’installe pas dans cette zone», a déclaré le porte-parole du groupe djihadiste dans un entretien téléphonique à l’Afp.
 



Sidy Djimby NDAO

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