Ousmane Sonko à Abdou Karim Sall : «On vous a laissé trop de liberté»




 
 
Abdou Karim Sall  d’implorer, lui, d’emblée la protection de Dieu contre un gouvernement sans solution. «Personne ne croit à la crédibilité de ce rapport, surtout pas nos partenaires financiers dont le Fmi qui depuis 2018 a évalué et jugé que les finances publiques sont absolument transparentes », martèle le maire de Mbao qui poursuit : «tous ont fini de rejeter sans équivoque ce rapport qui hélas a eu l’effet d’un pétard mouillé». Selon Abdou Karim Sall, à l’ébullition du front social avec la baisse annoncée des salaires, pendant que  beaucoup de travailleurs sont en proie à des licenciements massifs, «en partant de la campagne agricole, aux difficultés que vivent les étudiants qui n’ont pas perçu leur bourse et surtout à l’insécurité en Casamance où 6 de nos soldats viennent de mourir, pendant que leurs assassins brandissaient un drapeau et chantaient un hymne  indépendantiste», révèle-t-il tout en demandant au Premier ministre ce que son gouvernement compte faire devant ces difficultés économiques et sécuritaires.
 
Sonko : «une autorité comme vous devrait se garder  de mentir comme vous venez de le faire»
 
Le Premier ministre accuse le député-maire de Mbao d’avoir raconté des contrevérités : «  une autorité  comme vous devrait se garder  de mentir comme vous venez de le faire. L’histoire des soldats morts récemment en Casamance n’est pas avérée. Aucun soldat n’est tombé en Casamance. Nous n’avons pas non plus annoncé un licenciement massif. La manière dont vous avez parlé de la baisse de salaire aussi n’est pas conforme à ce qu’a dit le secrétaire général du gouvernement», affirme Ousmane Sonko, selon qui notre système de fonction publique a commencé à être déstructuré depuis 2000, quand on a commencé à donner satisfaction à toute les demandes d’augmentation, en brisant toutes les équilibres. «On ne peut pas continuer dans cette frénésie, un État doit avoir un système de rémunération  qui répond à un certain nombre de critères. Vous dites parler au nom du peuple. Ce peuple à qui vous ne voulez pas répondre sur ses interpellations concernant le fameux contrat d’armement pour les 45 milliards. Vous avez plongé ce pays dans les abîmes et vous voulez aujourd’hui vous désigner en avocat du peuple. Vous vous êtes enrichis sur le dos de ce vaillant peuple. Vous devriez aujourd’hui raser les murs au lieu de prendre la parole», déclare le Pm.
 
Sonko : «ne croyez pas que nous allons nous limiter à divulguer vos écarts sans suite»
 
Le député-maire de Mbao qui n’a pas pu contenir sa colère s’est mis à répondre à Ousmane Sonko depuis sa place, créant un brouhaha pendant quelques minutes. Ousmane Sonko reprenant la parole menace : «vous auriez dû avoir honte de parler. Les comptes seront faits, ne croyez pas que nous allons nous limiter à divulguer vos écarts sans suite. (…) le pays est en train de changer et vous faites partie de l’histoire, vous êtes des reliques». Selon lui, le rapport est crédible et crédibilisé par tout le monde et en premier ces bailleurs  qui savent très bien ce qui s’est passé au Sénégal. Une institution comme la Cour des comptes ne peut pas faire l'expertise d'un rapport d'audit, accéder à tous les éléments et aller raconter des contre-vérités. N'eut été votre mandat de député ou votre immunité parlementaire, vous aurez pu être convoqué pour ça », charge le premier ministre, avant que l’ancien ministre ne sursaute de son siège pour crier aux menaces. Mais le premier ministre ne se débine pas et enfoncé le clou. «Si vous voulez, vous considérez ça comme une menace parce que vous devez être menacé. L’Apr et tous ceux qui sont avec vous doivent être menacés. On vous a laissé trop de liberté», martèle Pm.
 
 
Ndèye Khady D. FALL
 
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