Hier, le président de l’Ums a fait une sortie pour donner son avis sur l’actualité judiciaire et les commentaires qui défraient la chronique. Au micro de la Tfm, Ousmane Chimère Diouf a clamé haut et fort l’indépendance de la justice et démenti toutes les accusations relatives à son instrumentalisation.
Ousmane Chimère Diouf est clair, net et précis : la justice sénégalaise est bel et bien indépendante. Le président de l’Ums réagissait aux questions des journalistes de la Tfm. S’inscrivant dans la ligne des propos tenus récemment par le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, président de l’Ums, a abordé la questions des procédures pour le Pool financier. «C’est une nouvelle juridiction et les gens ne comprennent pas encore comment elle fonctionne», renseigne Ousmane Chimère Diouf, qui souligne que la justice peut être rapide, mais cela dépend de la matière. «Avec le flagrant délit, on peut être fixé en une semaine, mais il ne s’applique pas à tous les cas. Il faut que l’on comprenne comment fonctionne le Pool financier et son champ d’intervention. Il a des compétences concurrentielles avec d’autres juridictions. Il gère, selon la loi qui le régit, des instructions d’une grande complexité. Ce qui renseigne donc sur la complexité des procédures», explique-t-il.
Selon le président de l’Ums, être épinglé par un rapport ne veut pas dire culpabilité. «Ce n’est pas une présomption de culpabilité». Pour lui, la justice doit être imperméable à toute forme de pression, d’où qu’elle vienne et quelle que soit son origine. «La pression est incompatible avec notre travail. N’oublions pas que ceux épinglés par un rapport ont des droits. Ils ont le droit d’organiser leur défense. Il faut que l’on fasse la différence entre le parquet et le siège. Le ministre a bien précisé à l’Assemblée nationale qu’il n’a pas certaines prérogatives sur les magistrats du siège. Le parquet a le droit de cibler et poursuivre qui il veut. Dans la procédure pénale, le procureur est le maître des poursuites», souligne M. Diouf.
Par rapport au Pool financier, le président de l’Ums plaide pour son renforcement. Ousmane Chimère Diouf soutient qu’il gère la plus grande partie des infractions actuellement, alors qu’ils ne sont que 27. «C’est récemment qu’ils ont eu des locaux, quels moyens ont été mis à leur disposition pour mener à bien leur mission ?».
Revenant sur les accusations récurrentes d’instrumentalisation de la justice par le pouvoir exécutif, souvent portées par des voix issues de l’opposition, Ousmane Chimère Diouf a tenu à marquer une ligne claire : «la justice ne doit pas céder aux pressions sociales ou politiques.»
Il s’est également prononcé sur les critiques visant la Cour des comptes à la suite de la publication de son rapport sur les finances publiques. À ce sujet, l’UMS affirme sa solidarité envers cette institution et déplore les attaques jugées injustifiées contre ses membres.
Enfin, au sujet de la participation du chef de l’État au Conseil supérieur de la magistrature, l’Union des magistrats du Sénégal ne voit pas d’incompatibilité, tant que l’indépendance des juges est préservée. «Nous sommes 19 magistrats au Conseil supérieur de la magistrature en plus du président de la République et le ministre de la Justice ; et le Président ne nous impose aucune décision. On met les propositions sur la table et nous discutons librement. En d’autres termes, les magistrats ne reçoivent de consigne ni du président de la République ni du ministre de la Justice», dit-il.
Ousmane Chimère Diouf attire l’attention des Sénégalais sur un fait : «nous n’avons certes pas de problème avec le départ du Président du Conseil supérieur de la magistrature, mais si les membres du conseil terminent leur travail, c’est à lui de signer le décret. Le risque, s’il sort du conseil, c’est comme ce qui est arrivé dans un pays voisin, c’est qu’il refuse de signer le décret après les travaux du conseil, il n y a aucune voie de recours», a-t-il conclu.
Nd. Kh. D. F avec la Tfm