Ils seront 15 devant le juge de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Ziguinchor pour être jugés. Les trois personnalités les plus influentes de cette affaire sont le journaliste René Capin Bassène, Omar Ampoye Bodian et le chef rebelle de la faction Sud-ouest des combattants du Mfdc, César Atoute Badiate qui sera certainement jugé par contumace car sa présence est loin d’être attendue devant la barre.
Après un long feuilleton qui a duré quatre ans, la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Ziguinchor va enfin ouvrir le dossier de la boucherie perpétrée par des hommes armés dans la forêt classée de Boffa-Bayotte, le 6 janvier 2018. Ces hommes ont tué 14 bûcherons à la recherche de bois dans cette forêt touffue. Les éléments de la gendarmerie, après enquête au sein des villages environnants, ont cueilli une trentaine de personnes qu’ils ont envoyées en prison. Et parmi ces personnes mises en détention, se trouvent René Capin, qui est accusé d’être le cerveau de ce carnage et Omar Ampoye Bodian. Le nom de César Atoute Badiate n’a été mentionné que lorsqu’ils ont été convoqués la dernière fois, à la signature de la liste de présence qui marque le début du procès. Un procès que les détenus ont toujours réclamé ainsi que leurs familles pour éclairer le dossier et déterminer leur sort. Il y a aussi le chef de village de Toubacouta qui est mort en détention.
Les graves chefs d’inculpation qui pèsent sur eux
Hormis Me Ciré Clédor Ly qui était depuis le début le conseil principal des prévenus, ils seront une trentaine d’avocats qui vont se relayer devant la barre pour défendre les détenus et les deux qui sont en liberté provisoire. Un procès parti pour être long, car les charges qui pèsent sur leurs épaules sont énormes et lourdes de conséquences. En tout cas, il est notifié que chaque prévenu s’est vu commis deux avocats. Les chefs d’inculpations qui pèsent sur leurs épaules sont association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel, assassinat, tentative d’assassinat, séquestration ayant entrainé la mort, vol avec usage d’armes, détention illégale d’armes et tentative de sortie irrégulière de correspondance.
Pour rappel, 12 personnes ont été libérées au mois de janvier. Dix ont eu un non-lieu et deux sont en liberté provisoire.
Baye Modou SARR