OUSMANE SONKO avertit : «Macky Sall va rendre compte de sa gestion»



De Podor à Richard-Toll, en passant par Dagana, le patron de la coalition «Sonko Président» a mobilisé des cohortes humaines partout où il est passé. Partout également, son message a retenti comme un couperet. D’abord, il compte contraindre le président sortant à rendre compte de sa gestion, s’il est élu au soir du 24 février prochain. Il a aussi promis de revitaliser les vallées fossiles et de fixer le périmètre d’exploitation de la Css.

Même si la lionne de Podor Aïssata Tall Sall, jadis seule opposante du président sortant dans cette localité, a rejoint la coalition présidentielle, la jeunesse de cette localité ne semble pas s’inscrire dans cette même dynamique. La preuve, la population de la commune de Podor, notamment les jeunes, ont attendu jusque tard dans la nuit l’arrivée du candidat de la coalition «Sonko Président», Ousmane Sonko, pour lui dérouler le tapis rouge. S’en est suivie une procession à travers les différentes artères de la localité, avant que le patron de Pastef ne s’adresse à ses partisans devant l’hôtel de ville, au quartier Thioffy.

«Il faut raser ce système dont les acteurs sont des corrompus et des prédateurs»

Très critique à l’endroit du système, Ousmane Sonko est revenu sur les enjeux de cette élection présidentielle. Il s’agira, dit-il, de raser le système dont les acteurs, fait-il remarquer, sont des «des corrompus et des prédateurs qui dilapident les ressources du pays». Pour lui, le Sénégal doit fermer cette page sombre de son histoire. «Nous devons ouvrir une nouvelle page de l’histoire du Sénégal qui sera basée sur le patriotisme pour faire du Sénégal un pays développé dans cinq ou dix ans. Pour y arriver, nous avons toutes les ressources naturelles et humaines. Tout ce qui nous reste, c’est de bons dirigeants», indique le candidat de la coalition «Sonko Président». Cependant, si son souhait de présider aux destinées du pays se réalise, Ousmane Sonko ne compte pas laisser son prédécesseur et son équipe profiter d’un repos, loin du Sénégal. En effet, la reddition des comptes sera effective. «Le président Macky Sall ne va pas quitter le pays à la perte du pouvoir. Il va rendre compte aux Sénégalais. On ne peut gouverner un pays de la sorte et ensuite se la couler douce, comme si de rien n’était. Ce temps est révolu au Sénégal», précise Ousmane Sonko, qui ne considère pas de telles révélations comme une menace, mais une obligation de rendre compte, après avoir présidé aux destinées du pays. Décidé à aller au bout de sa logique, Ousmane Sonko invite la jeunesse à «chasser cette élite politique incompétente et corrompue» qui pille nos ressources.

Ousmane Sonko promet de revitaliser les vallées fossiles

Au lendemain de la caravane de Podor, Ousmane Sonko a connu le même succès dans le Walo. Dans les rues de cette localité, une forte mobilisation a accompagné le convoi. Dans sa déclaration, Ousmane Sonko a promis de revitaliser les vallées fossiles pour relancer l'agriculture et l'élevage dans cette partie nord du pays. Sauf que, pour réaliser ce projet vieux des plusieurs décennies, il faudra avoir l’accord de la Mauritanie. Et, depuis que ce projet a été soulevé, ce pays voisin a toujours opposé son véto pour empêcher le pompage de l’eau du fleuve. En tout cas, Ousmane Sonko a promis de réaliser ce vieux projet. Alors que, du président Diouf au président Wade, les chefs d'Etat ont tenté de réaliser ce vœu, en vain. Abdou Diouf, se rappelle-t-il, avait cédé à la pression, le président Wade avait commencé avant de faire machine arrière, et le président Macky Sall n’a rien tenté de son côté. Contrairement à ces derniers, Ousmane Sonko a décidé de réaliser ce projet pour le bien de l’agriculture. «Nous n'avons aucun complexe vis-à-vis de la France ou des États-Unis, ce n’est pas face à la Mauritanie que nous allons nourrir de complexe», lance Ousmane Sonko, avant d'ajouter que le Sénégal n'appartient pas à la Mauritanie. En d’autres termes, il compte aller au bout de sa logique. Advienne que pourra !

Fixer le périmètre de la CSS

Dans cette tournée électorale, le département de Richard-Toll n’a pas été en reste sur le plan de la mobilisation. Devant des militants répandus à perte de vue, le candidat de «Sonko Président» a profité de son discours pour dénoncer le monopole du sucre par la Compagnie sucrière sénégalaise. Ce qui lui fait dire qu'il va casser le monopole dès son accession à la magistrature suprême. Cependant, la mesure phare concerne la limitation du périmètre de la CSS. «Si nous accédons au pouvoir, la première mesure consistera à délimiter le périmètre de la CSS. Ce qui permettra de savoir où s’arrête l’usine de la CSS, pour que les paysans puissent travailler dans leurs terres sans être inquiétés», souligne le candidat des jeunes. Poursuivant, il ne manque pas de se désoler de la démarche des responsables de cette usine. Bien que la CSS soit l'un des plus grands producteurs de canne à sucre au monde, les retombées de cette usine ne sont pas ressenties par la population. En effet, l’usine peine à payer des salaires décents, en plus d’un faible taux de recrutement des fils du pays et notamment de Richard-Toll. Pourtant, cette usine a bénéficié «d’une convention d'établissement» qui l’exonère d’impôts mais également de protection contre la concurrence. .
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