OUSMANE SONKO SUR LES REVENDICATIONS DES SYNDICALISTES : «Nous serons flexibles sur les demandes légitimes, mais fermes et intransigeants sur celles qui dépassent nos capacités»




 
 
Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est prêté, vendredi 21 février 2025, à l’exercice des «Questions d’actualité au Gouvernement» devant l’Assemblée nationale. Pendant plus de deux heures, accompagné de plusieurs membres de son gouvernement, il a répondu aux interpellations des députés sur des sujets brûlants tels que l’audit des finances publiques, la pression sociale et les mesures économiques du gouvernement. Cet exercice, inscrit dans le cadre du contrôle parlementaire, a permis à la représentation nationale d’interroger directement l’exécutif sur sa gestion et ses orientations stratégiques.
 
 
 
 
Dès le début de la séance, Mamadou Lamine Diaïté, député Pastef du département de Mbour, a ouvert le débat en évoquant le rapport explosif de la Cour des comptes et l’audit des finances publiques couvrant la période 2019-2024. Selon lui, les conclusions du rapport sont alarmantes et exigent un «pacte de stabilité sociale » entre l’État, le patronat et les travailleurs. «Mais paradoxalement, nous assistons actuellement à un fort activisme syndical, avec plusieurs mouvements de grève annoncés ou en cours dans divers secteurs vitaux tels que la santé et l’éducation», a-t-il ajouté, avant d’interroger le Premier ministre sur sa stratégie pour apaiser la pression sociale et assurer la relance économique.
Dans sa réponse, le Premier ministre a d’abord rappelé la gravité des révélations contenues dans le rapport de la Cour des comptes, insistant sur la nécessité d’un sursaut national. «Ce qui ressort de ce rapport est particulièrement catastrophique pour ce pays, particulièrement inquiétant, et nécessite l’engagement de tous les citoyens sénégalais», a-t-il martelé.
Sur la question de la contestation sociale, Ousmane Sonko a réaffirmé son attachement à la liberté syndicale tout en appelant à la responsabilité des travailleurs. Il a annoncé la tenue, le 27 février, de la première édition du Dialogue Social pour établir un cadre de concertation durable entre l’État et les syndicats. «L’objectif est de parvenir à un pacte de stabilité, sur la base d’un dialogue franc, sincère et profond. Ce que j’entends par dialogue franc et sincère, c’est que nous, le gouvernement, contrairement à ce qui s’est passé par le passé, ne cacherons rien aux Sénégalais. Tout sera mis sur la table, et chaque citoyen devra apprécier les véritables capacités de son État afin de formuler des revendications légitimes mais aussi responsables», a assuré Ousmane Sonko. Avant d’avertir : «une revendication syndicale doit être faite en rapport avec les moyens de l’État. Nous serons flexibles sur les demandes légitimes, mais fermes et intransigeants sur celles qui dépassent nos capacités».
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
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