OUSMANE SONKO PREVIENT CES COLLABORATEURS : «Les agents ou conseillers qui oseront détourner ne serait-ce que 50.000 francs seront traduits en justice»



 
 
La ville de Ziguinchor a célébré ses 48 heures de communion avec les populations. Entre Set Setal et réception de matériels destinés à la ville, la première journée des 48 heures de célébration a été animée au rythme casamançais.Ousmane Sonko a salué l’engagement des jeunes volontaires, mais aussi l’implication des uns et des autres pour acheter tous les matériels réceptionnés. Le maire de Ziguinchor prévient par contre qu’aucun détournement ne sera toléré dans sa gestion.
 
 
 
La conviction de Ousmane Sonko, c’est qu’il revient aux populations de construire leur ville. Le maire de Ziguinchor a profité des 48 heures de communion de la villepour conscientiser les populations de Ziguinchor sur la nécessité de leur implication dans le développement de leur ville. «Le maire n’à pas des milliards dans sa poche. Il faut que l’on comprenne que le développement de Ziguinchor est entre nos mains. Acceptons de contribuer financièrement dans la construction de notre ville», a-t-il lancé à l’assistance.
A en croire Ousmane Sonko, les gens commencent à se lamenter dès qu’on leur demande de contribuer financièrement.«Nousne sommes qu’au début de notre mandat, mais le constat, c’est que les gens ne veulent même pas s’acquitter de leur devoir. Il est quasiment impossible de faire payer aux jakartamen les cent francs journaliers qu’ils doivent verser à la mairie. Ils ne savent pas que cet argent servira en partie à construire de bonnes routes sur lesquelles ils vont rouler», regrette Ousmane Sonko.
Pour le maire de Ziguinchor, il est aussi normal que les gens hésitent à donner aux dirigeants, parce qu’ils sont convaincus que ces derniers vont les rouler dans la farine. Mais avec lui, dit-il, les populations de Ziguinchor n’ont pas à s’inquiéter. «J’ai décidé de ne pas prendre mon salaire de la mairie ; alors, vous devez être sûrs que vos impôts sont en sécurité avec moi. Mieux,tant que je serai maire de Ziguinchor, les agents ou conseillers municipaux qui oseront détourner ne serait-ce que 50.000 seront traduits en justice», prévient-il.
Ousmane Sonko salue par ailleurs le modèle«Toubacakanam» avant d’annoncer son intention d’envoyer de jeunes Ziguinchorois s’imprégner dudit système auprès des responsables de «Touba ca kanam» pour ensuite le reproduire à Ziguinchor.
Le maire de Ziguinchor a choisi comme invité d’honneurBarthélemy Dias, qui s’est fait représenter car étant en déplacement, lors de la cérémonie pour concrétiser la mise en œuvre de l’économie sociale et solidaire. «52% des légumes consommés à Ziguinchor viennent de la zone des Niayes. C’est incroyable, avec tout le potentiel que nous avons, nous nous ravitaillons là-bas. C’est ce qui explique la cherté des prix des légumes. Ils nous coûtent deux fois plus cher qu’à Dakar. Il faut que cela cesse et nous n’y parviendrons qu’avec la mise en œuvre de l’économie sociale et solidaire», assure-t-il.
Selon Ousmane Sonko, la ville de Dakar est la seule ville qui fait de l’économie solidaire. Ziguinchor est partie pour être la deuxième ville, mais elle peut faire beaucoup plus que Dakar de par ses ressources et son potentiel.«Ziguinchor fait plus de 2000 mm là où la moyenne pour les autres parties du pays est à 500, et pourtant aucune inondation n’a été notée. C’est grâce à l’engagement volontaire de ces jeunes. Ces jeunes ont fait économiser à la ville plus de 60 millions parce que chaque année, la ville lançait des marchés pour le curage des caniveaux. Et ils n’étaient pas correctement curés », renseigne Ousmane Sonko, selon qui ces derniers n’ont bénéficié d’aucune rémunération et ils ont fait le boulot correctement.Renouvelant son appel aux jeunes Ziguinchorois, Ousmane Sonko affirme que son objectif,c’est que Ziguinchor soitcitée en exemple parmi les villes les mieux tenues du monde.
Ousmane Sonko d’ajouter :«à notre arrivée à la mairie, il n’y avait aucunebenne à ordures fonctionnelle. Nous y avons alors remédié. Les gens s’amusent à souligner que je passe beaucoup de temps à Dakar, je vais vous révéler une chose aujourd’hui : je travaille plus pour Ziguinchor quand je suis à Dakar », affirme-t-il sur un ton taquin.
 
NdèyeKhady DIOUF
 
 
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