OUSMANE SONKO, PREMIER MINISTRE : «L’enveloppe des 717 milliards dédiée à la construction d’ouvrages de drainage fera l’objet d’un audit approfondi»




 
 
Les méthodes déployées jusque-là par l’Etat pour combattre le phénomène des inondations n’ont pas eu les effets escomptés, selon Ousmane Sonko, à cause des négligences dans la mise en œuvre des programmes. Ce temps est révolu, puisqu’il compte tout mettre en œuvre pour y remédier cette année même. En plus des nombreuses mesures arrêtées pour la prévention et la gestion des inondations, le Premier ministre compte aussi faire l’audit de l’enveloppe des 717 milliards que le régime sortant dit avoir dépensés dans la construction d’ouvrages de drainage de eaux pluviales.
 
Le régime de Bassirou Diomaye Faye compte aborder la question des inondations avec beaucoup de sérieux et le Premier ministre a donné le ton hier lors du conseil interministériel sur la question. Ousmane Sonko a d’abord commencé par regretter le manque de sérieux avec lequel l’Etat a géré la question jusque-là. «Depuis que nous avons commencé, je relis souvent les communiqués des conseils interministériels du régime sortant, en les comparant avec ce qui a été établi et je me rends compte que c’est quasiment les mêmes résolutions, à quelques changements près qui sont édictées. Cela veut dire tout simplement que l’Etat du Sénégal a appliqué jusque-là la même méthode et les mêmes pratiques qui n’ont pas produit les résultats attendus, puisqu’on a l’impression de faire du surplace», a-t-il souligné d’emblée. Et chaque année, poursuit le Premier ministre, avec son lot d’inondations, alors qu’il n’y a pas une pluviométrie exceptionnelle, à l’exception de quelques zones du pays, qui puisse justifier des inondations massives.
La vérité, selon Ousmane Sonko, c’est que «les négligences étatiques et administratives particulièrement et l’indiscipline citoyenne quelquefois sont la cause de situations que nous vivons dans beaucoup de zones». C’est pourquoi il dit attacher beaucoup de prix à la correcte application de ces mesures pour cette année.
A l’en croire, de tous les conseils interministériels qu’il a eu à présider, celui-ci interpelle beaucoup plus l’Etat et ses services. «Cette question relève de la responsabilité de l’Etat à 90% : responsabilités techniques et politiques. C’est pourquoi nous considérons que l’Etat doit monter en puissance pour en finir définitivement avec cette équation. Nous connaissons les causes et nous allons trouver les moyens pour injecter le maximum de ressources dans le règlement définitif, étant entendu qu’il restera toujours des problèmes liés à certaines zones comme par exemple les quartiers flottants installés sur d’anciens mares et marigots», explique-t-il à l’assistance.
 
Fin de toutes les constructions anarchiques sur des zones non aedificandi
 
 
Pour le Premier ministre, trouver des moyens suppose que ces derniers soient utilisés à bon escient. «Depuis quelques années, on nous a parlé d’une enveloppe de 717 milliards affectée à la construction d’ouvrages de drainage. Cette enveloppe fera l’objet d’un audit approfondi pour que nous puissions savoir dans quoi elle a été utilisée», déclare le Premier ministre qui estime qu’il faut en finir également avec l’anarchie, il faut que l’Etat soit fort dans la protection des citoyens, contre eux-mêmes quelquefois. «C’est pourquoi nous allons instruire les services compétents pour mettre un terme à toutes les constructions anarchiques sur des zones non aedificandi ou sur des voies d’évacuation. Pour ces dernières, nous n’hésiterons pas à libérer ces emprises pour que l’évacuation normales des eaux puisse reprendre», prévient-il.
A côté de ces actions de l’Etat, souligne Ousmane Sonko, «nous continuerons à lancer un appel à la mobilisation citoyenne», affirme le Premier ministre qui brandit l’exemple de Ziguinchor qui, avec une bonne mobilisation citoyenne depuis deux ans, les caniveaux sont curés et nettoyés sans que la mairie n’ait à débourser le moindre franc.
 
Ndèye Khady D. FALL
 
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