OUSMANE SONKO AU PRESIDENT MACKY SALL: «Pour une fois, soyez à la hauteur de vos responsabilités, sauvez ces innocents élèves. Ils ne méritent pas votre mépris, mais ont droit aux mêmes chances que vos propres enfants»

Une autre lettre ouverte pour le président de la République. Cette fois-ci, c’est le leader de Pastef qui livre ses doléances au chef de l’Etat, par rapport à la crise scolaire. Ousmane Sonko demande ainsi au Président Sall d'être, pour une fois, à la hauteur de ses responsabilités, en sauvant les innocents élèves qui ne méritent pas son mépris.



 
 
 
 
Pour s’insurger contre la crise scolaire qui sévit au Sénégal, le leader de Pastef a saisi le président de la République d’une lettre ouverte. Selon Ousmane Sonko, le président de la République doit honorer la motivation, l’espoir qu’il a fait porter à la jeunesse sénégalaise. «Le 4 mai 2014, à l’occasion de la première édition de la fête des enfants, vous vous êtes adressé à ces derniers sous le ton de la motivation : en leur disant que vous êtes la preuve que notre système éducatif fonctionne. Cette assertion est vraie, puisque, comme moi, vous faites partie de ces fils et filles du Sénégal qui, par la magie et la grâce de l’école publique, ont pu gravir les échelons de la réussite, indépendamment de leurs origines. Malheureusement, vous n’œuvrez pas à donner aux générations actuelles la même opportunité», a t-il rappelé au chef de l’Etat.
 
«Votre rapport aux fonctionnaires est fait de mépris, de dédain, de violence et, surtout, de complexe»
 
Toujours dans sa missive, l’ancien inspecteur des impôts et domaines accuse le Président Sall d’être l’auteur de la déchéance de l’école publique. «Il n’est non plus pas exagéré de noter qu’en même temps, vous symbolisez la déchéance (pardon la décadence) de cette école publique qui a valu tant de satisfactions nationales et internationales à ce pays», souligne Sonko, qui durcit le ton en évoquant le rapport du chef de l’Etat aux fonctionnaires. «Votre rapport aux fonctionnaires est fait de mépris, de dédain, de violence et, surtout, de complexe. Il y a deux ans, vous menaciez de radier plus de 3000 enseignants qui n’avaient de tort que de revendiquer la réparation des injustices qu’ils subissent», révèle le leader de Pastef. Avant de s’interroger : «quel Président sensé peut-il se permettre un tel comportement ? Aujourd’hui, encore, vous perpétuez ce même comportement qui n’honore pas la fonction que vous incarnez et le sens de la responsabilité qui doit aller avec», s’insurge Ousmane Sonko. Qui enchaine : «sauver l’école sénégalaise vaut-il moins d’attentions et d’efforts que de sauver Alstom ou enrichir les multinationales étrangères par nos marchés publics et la gestion calamiteuse de nos ressources naturelles ?», s’interroge-t-il.
 
 
«Les enfants victimes de cette crise scolaire ont droit aux mêmes chances que vos propres enfants»
 
 
Pour le leader de Pastef, qui dit interpeller le président de la République, d’abord en tant que parent d’élève, les enfants victimes de cette crise scolaire ne méritent pas son mépris et ils ont droit aux mêmes chances que ses propres enfants. «C’est le parent d’élève qui vous interpelle, puisque, contrairement à vous et beaucoup d’autres dans votre entourage, je n’ai pas profité de positions publiques pour envoyer mes enfants dans les plus grandes universités d’Amérique du Nord ou d’Europe : mes enfants sont inscrits dans les lycées publics, auxquels je crois fermement», a fait savoir Sonko dans sa lettre. «Pour une fois, soyez à la hauteur de vos responsabilités, sauvez ces innocents élèves. Ils ne méritent pas votre mépris, mais ont droit aux mêmes chances que vos propres enfants», conclut Ousmane Sonko.
 
 
Ndèye Khady D. Fall

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