Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé l'ouverture des travaux de la 76e réunion du Comité des ministres de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), en session extraordinaire. En effet, dans un contexte de défis technologiques, environnementaux et sécuritaires, la planification stratégique, de l’avis du Premier ministre, devient un acte politique majeur garantissant la durabilité, la compétitivité et la souveraineté de nos services publics régionaux.
« Notre pays le Sénégal a l’insigne honneur d’accueillir cette rencontre dans un contexte continental marqué par un regain de volonté d’intégration et de souveraineté institutionnelle », a d’emblée lancé le Premier ministre Ousmane Sonko, venu présider l’ouverture des travaux de la 76e réunion du comité des ministres de l’Asecna en session extraordinaire. Très attaché aux valeurs panafricanistes et communautaires, le chef du Gouvernement d’ajouter : « depuis l’année dernière, je n’ai cessé de répéter qu’il faut que l'Asecna continue, de manière agressive, s'il le faut, à intéresser tous les autres pays du continent à une adhésion massive à cet outil symbole d'intégration africaine », plaide Ousmane Sonko, qui s’est aussi réjoui de la présence de la Gambie et du Rwanda à cette réunion. « Le Sénégal, fidèle à sa vocation panafricaine, aujourd’hui plus que jamais, demeure profondément attaché à la cause de la coopération technique et à la souveraineté institutionnelle du continent. Terre d’accueil et pionnière de la construction et de l’intégration africaine, notre pays continuera d’abriter, de soutenir les organisations communautaires qui incarnent la solidarité et la souveraineté africaine. La confiance que l’Asecna accorde régulièrement à Dakar pour l’organisation de ses réunions stratégiques traduit certes un lien historique, mais ce choix récurrent souligne également le rôle pivot du Sénégal, état hôte du siège de l’agence, acteur moteur de sa diplomatie aéronautique et partenaire constant dans la mise en œuvre de ces programmes de modernisation. Il atteste également de l’engagement indéfectible du Sénégal, sur le leadership du Président Bassirou Diomaye Faye, à œuvrer pour une Afrique maîtresse de ses infrastructures techniques, notamment dans le domaine stratégique de la navigation aérienne. L'Asecna mérite toute l’attention et la reconnaissance que lui portent les États membres, car elle constitue l’un des plus beaux exemples de souveraineté partagée et de mutualisation réussie en Afrique », fait remarquer Ousmane Sonko.
Air Afrique, le plus grand regret de l’Asecna
Créée à une époque où nos jeunes états indépendants cherchaient encore leurs repères, l’Asecna, souligne le Premier ministre, a su rester debout, stable et performante, là où d’autres institutions ont cédé sous le poids des divergences nationales. Poursuivant, il n’a pas manqué de soutenir : « le plus grand regret qu’on devrait avoir quand on examine l’Asecna, c’est la perte de cette compagnie panafricaine qui était Air Afrique », se désole de constater Ousmane Sonko qui rappelle, dans la foulée, que les principes fondateurs de l’agence que sont la solidarité, la compétence, la mutualisation et la neutralité technique, ont permis à l'Asecna de transcender les aléas politiques et économiques, demeurant ainsi un instrument essentiel de la connectivité, de la sécurité et de la croissance africaine. « Cette résilience fondée sur une gouvernance collective fait de l'Asecna une référence mondiale dans la gestion intégrée des espaces aériens multinationaux », indique-t-il. A l’en croire, les travaux de cette session témoignent de la volonté renouvelée des États membres d’orienter l’Asecna vers l’excellence et l’innovation. Il en veut pour preuve l’examen du plan d’orientation stratégique 2026-2035 et du plan de services et d’équipements 2026-2030 qui traduisent une démarche lucide et responsable.
Dans un contexte de défis technologiques environnementaux et sécuritaires, la planification stratégique devient un acte politique majeur
« Dans un monde où les défis technologiques environnementaux et sécuritaires s’intensifient, la planification stratégique devient un acte politique majeur garantissant la durabilité, la compétitivité et la souveraineté de nos services publics régionaux. A ce titre, l'Asecna a prouvé que la coopération interafricaine n'est pas un slogan, mais une réalité opérationnelle, mesurable et performante. Les plans pluriannuels de l’Asecna ne sont pas la simple addition de projets nationaux. Ils traduisent également la capacité des Etats africains à penser ensemble, à investir ensemble et à progresser ensemble. Grâce à la mutualisation des systèmes de communication, de surveillance et de navigation y compris satellitaire, l'Asecna démontre que la souveraineté technologique africaine est possible lorsqu’elle repose sur la coopération, la formation et la discipline collective », explique en outre le Premier ministre qui précise que les évolutions rapides des technologies aéronautiques, des services satellitaires et de l'intelligence artificielle impose à l’Afrique d’être non seulement utilisatrice mais aussi productrice d’innovation. « L’Asecna doit rester en première ligne pour garantir une navigation aérienne moderne, sûre et souveraine », indique Ousmane Sonko qui rappelle que les délibérations du comité des ministres sur la gouvernance de l'Asecna sont d'une importance stratégique majeure, car elles visent, dit-il, à consolider la transparence, la performance et la redevabilité dans un contexte où la maîtrise des coûts, la qualité des services sont des impératifs partagés. Par ailleurs, il est d’avis que la maîtrise collective de nos cieux est un symbole de la maîtrise de notre destin. A cet effet, il révèle que l’Asecna a la noble responsabilité de préparer l’agence à relever les défis de la transformation numérique de la sureté aérienne et de la durabilité environnementale.
M. CISS