ORGANISATION DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE POUR LE 24 MARS : Le Pds et ses alliés comptent attaquer les décrets du Président Macky Sall




 
Le Front démocratique pour une élection inclusive (Fdpei), composé du Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés, n’a pas dit son dernier mot par rapport à la nouvelle procédure enclenchée pour la tenue de l’élection présidentielle, ce 24 mars 2024. Il compte attaquer les deux derniers décrets du Président Macky Sall, devant la Cour suprême.
 
 
 
La campagne électorale va s’ouvrir dans quelques heures et pourtant des spoliés entreprennent encore des manœuvres pour un autre report de la présidentielle. Le Front démocratique pour une élection inclusive (Fdpei) qui faisait face à la presse hier a été catégorique : il fera tout son possible pour stopper à nouveau le processus électoral qui doit nous mener à la présidentielle prévue le 24 mars prochain. A en croire le Parti démocratique sénégalais et ses alliés, le Sénégal roule dans une illégalité totale et cela n’augure rien de bon. Le Fdpei estime qu’aussi bien l’attitude du Conseil constitutionnel que celui du Président Macky Sall ne résorbent la crise que le Sénégal vit actuellement. «Plutôt que d’aller dans un sens d’écoute et de prise en compte des demandes raisonnables et faisables des spoliés et de Karim Meïssa Wade, le Conseil constitutionnel décide d’imposer une marche forcée à tout le peuple sénégalais pour une élection le 24 mars qui n’en sera pas une», déclare Mamadou Diop Decreoix.
Le Fdpei tient à réaffirmer très fermement ses positions. «Le maintien de cette attitude de mépris affichée par le Conseil constitutionnel pour des candidats qui ont été parrainés et soutenus par au moins 40% du collège électoral du pays n’est pas une posture d’inclusion créatrice de facteurs de stabilité. Nous la dénonçons et la condamnons», soutient Decroix qui annonce une saisine de la Cour suprême pour attaquer «le décret de convocation du collège électoral et de tout autre décret concernant cette élection du 24 mars pour excès de pouvoir, tout en demandant un sursis à exécution».
Mayoro Faye déclare que le Front engage à cet effet l’ensemble de ses militants et sympathisants «à se tenir prêts pour répondre à tout mot d'ordre de nature à montrer à la face du monde que ce ne sont pas des plaisantins qui ont été éliminés, mais des acteurs politiques qui portent l’espoir de millions de Sénégalais qu’on veut rejeter comme des malpropres au nom de la paix et de la stabilité».
 
 
Mandiangane Fall : «le Conseil constitutionnel a instauré le gouvernement des juges au Sénégal»
 
 
Madiangane Fall, présenté comme un expert électoral, a fait une lecture juridique de la la situation. D’après ce dernier, depuis cette crise préélectorale, le Conseil constitutionnel s’est arrogé les pleins pouvoirs en matière électorale. Il s’est substitué à l’exécutif, il s’est permis même de lui faire des injonctions. «Il a instauré ce qu’on appelle le gouvernement des juges au Sénégal que tous les démocrates du monde ont rejeté, c’est un fait inédit et nous tenons à le dénoncer». Pour lui, cette démarche du Conseil constitutionnel est une offense à la démocratie et à tous les démocrates du pays, une offense à la séparation des pouvoirs. «Nous avons eu vent du décret pris par le Président Macky Sall pour convoquer le corps électoral, mais il nous est inaccessible et invisible. Ce décret doit être publié au Journal officiel avant d’être exécuté. Même le décret qui fixe la date des élections n’a pas été publié. Celui qui circule, c’est le décret qui fixe la durée de la campagne électorale», fait-il noter.
Tout compte fait, cette différence de position entre le président de la République et le Conseil constitutionnel pose problème, dit-il. «C’est le même Conseil constitutionnel qui a lui aussi arrêté la date du 31 mars et qui chante partout que ses décisions sont exécutables, qui sort un communiqué pour rallier la position du président qui a fixé la date du 24 mars, c’est plus que problématique», dénonce M. Fall, qui précise que le communiqué du Conseil constitutionnel n’a aucune valeur juridique. «Les trois décrets du Président Macky Sall violent l’article Lo137 du code électoral qui fixe le délai de 80 jours pour convoquer le collège électoral et l’article 129 du code électoral qui fixe la durée de la campagne électorale. Nous sommes donc fondés à attaquer ces deux actes administratifs, la chambre administrative de la Cour suprême est compétente en la matière. Nous savons que ces dits actes seront tout bonnement annulés par la Cour suprême», conclut-il.
 
Ndeye Khady D. FALL
 
 
 
 
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