OPERATION MILITAIRE CONTRE LES SEPARATISTES DU MFDC :Banjul assure que la Gambie ne sera pas utilisée comme rampe de lancement par l'armée sénégalaise



 
 
Alors que des voix s’élèvent en Gambie pour demander à l’Etat gambien de ne pas permettre à l’armée sénégalaise d’utiliser le territoire gambien pour combattre les rebelles du Mouvement des forces de la Casamance (Mfdc), le Président Adama Barrow a tenu à rassurer ses citoyens. Dans un communiqué publié à ce sujet, le Président gambien assure que «la Gambie ne sera pas utilisée comme rampe de lancement et il ne sera autorisé à quiconque d'entrer dans le pays avec des armes et des munitions».
 
 
 
Au moment où certains Gambiens se plaignent que leur territoire national soit utilisé par l’armée sénégalaise dans le cadre de son offensive contre les rebelles casamançais du Mfdc, le gouvernement gambien a apporté des clarifications sur les effets de l'opération militaire sénégalaise en Casamance. Dans une note dont une copie est parvenue à «Les Echos», le gouvernement gambien dit avoir appris que le Sénégal avait lancé une «opération militaire» contre les séparatistes du Mfdc dans sa région méridionale de la Casamance le dimanche 13 mars 2022.
 
 
Des villages gambiens «touchés», des populations se réfugient en Gambie
 
«Compte tenu de sa proximité avec la Gambie, plusieurs communautés et villages, en particulier dans les districts de Fonio Bondali, Foni Kansala et Foni Bintang Karanai, ont été touchés par des bruits de tirs nourris au milieu de rapports faisant état d'obus atterrissant dans ces villages frontaliers gambiens», indique le communiqué du gouvernement, confirmant des cas de populations déplacées à cause des combats. «Le gouvernement gambien peut confirmer que depuis hier soir (lundi Ndlr), plusieurs personnes déplacées internes (PDI) et réfugiés des zones frontalières ont commencé à arriver et sont enregistrés dans les villages de Foni Bintang, Foni Kansala et Foni Bintang Karanai», a ajouté le communiqué.
 
 
Barrow envoie ses soldats à la frontière pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale du pays contre ‘’toute menace étrangère potentielle’’
 
 
À la suite du lancement de cette opération militaire et de la situation des réfugiés qui en découle, note encore le communiqué, le Président Adama Barrow a demandé au vice-président, en collaboration avec les ministères, départements et agences gouvernementales concernés, de répondre dans les plus brefs délais aux besoins pressants des personnes déplacées et des réfugiés.«De même, le Président Barrow a ordonné l'exercice d'une plus grande vigilance, des patrouilles frontalières robustes et des activités de sécurité intensifiées à la frontière gambienne pour la sécurité des citoyens ainsi que la sauvegarde de l'intégrité territoriale du pays contre toute menace étrangère potentielle», a encore précisé le communiqué, ajoutant que Banjul ne saurait accepter que son territoire soit utilisé. «Le Président Barrow tient également à rassurer les citoyens, les membres du corps diplomatique et consulaire que la Gambie ne sera pas utilisée comme rampe de lancement et il ne sera autorisée à quiconque d'entrer dans le pays avec des armes et des munitions».
 
Banjul fait un plaidoyer pacifique pour une résolution du conflit de Casamance
 
 
Mais, si elle n’est pas dans une logique d’abriter un champ de bataille sur son sol, la Gambie compte toutefois continuer à jouer son rôle de médiateur pour arriver à une paix définitive en Casamance. «La Gambie poursuit son plaidoyer pacifique pour une résolution du conflit de Casamance et envisage une paix, une sécurité et une stabilité durables dans notre région», lit-on sur le communiqué. Mais, en attendant, Banjul attire l’attention des uns et des autres à faire attentions aux «fake news» qui circulent à propos de cet événement.«Le gouvernement gambien exhorte vivement ses citoyens à s'abstenir de diffuser de fausses nouvelles et de recycler d'anciennes vidéos et audios d'événements passés similaires afin de semer la confusion et la peur dans l'esprit des citoyens innocents et épris de paix touchés par ce conflit».
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
LES ECHOS

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