NUIT DU NORD A PODOR: la première dame et les ministres boudent Cheikh Oumar Hanne, les jeunes crachnet leur venin sur lui

Un malheur ne venant jamais seul, les populations, qui ne sont pas allées en campagne agricole depuis deux ans et peinent à se ravitailler en eau, ont enregistré trois morts en l’espace de deux semaines. Ce qui n’a pourtant pas empêché leur maire, épinglé par le rapport de l’Ofnac, de chanter et de danser à coup de plusieurs millions, le temps d’une nuit.



 
 
 
 
 
 
 
Annoncés en grande pompe par les organisateurs de la Commune de Ndioum, pour parrainer la Grande nuit du Nord, la Première dame Marième Faye Sall, le ministre des Finances, Amadou Bâ, le milliardaire Harouna Dia n’ont pas daigné répondre à l’invitation du maire de Ndioum. Autres absences de taille notées à cet événement, celle des invités d’honneur, en l’occurrence les ministres Yaya Abdoul Kane, Mansour Faye, Mamadou Talla, Abdoulaye Daouda Diallo, Khoudia Mbaye, Me Oumar Youm et Mansour Elimane Kane, qui tous ont brillé par leur absence à Ndioum. En effet, l’absence de ces grandes personnalités à la Grande nuit du Nord a fait sortir les principaux initiateurs de la manifestation de leurs gonds.
 
 
Fiasco du symposium, les jeunes de Ndioum étalent leur colère
 
 
 
En point de presse, le maire de la ville et le socialiste Birima Ndiaye n’ont pas manqué de dénoncer le fait que ce serait un ministre de la République qui serait derrière ce coup monté. Quant au symposium qui  devait  se tenir dans la ville, cela a été un vrai fiasco, car les populations ont brillé par leur absence dans la salle où devaient se tenir les travaux. Les jeunes de Ndioum, en point de presse, ont dit toute leur peine de voir leur maire, au lieu de prendre en charge les préoccupations des populations, préférer plutôt danser et chanter. Car, selon Mamadou Alpha Sy, responsable des jeunes de l’Apr, leur forage est au quotidien en panne et les 28.000 âmes, pour s’alimenter en eau, dépendent du forage de la commune de Gamadji Saré.
Sur le même registre des urgences soulevées par ces jeunes de l’Apr, les populations se sont surtout plaintes du  fait qu’elles ne peuvent cultiver leurs 517 hectares de terres, faute de tracteurs. Aujourd’hui, selon le président de l’Union agricole de la ville, c’est parce qu’ils ne peuvent pas payer leurs dettes de 18 millions de F qu’ils doivent à une banque de la place, qu’ils ne sont pas allés en campagne depuis deux ans. L’autre principale difficulté, c’est qu’avec 80 hectares de terres aménagées, situées derrière la société Cogei, faute de motopompe qui ne coûte même pas plus de trois millions, ils ne peuvent exploiter ce périmètre. Autre colère exprimée par les notables de Ndioum, est que, malgré des décès que Ndioum a enregistrés en l’espace de deux semaines, avec la perte de leur Khalife général Thierno Soyibou Thioune, mort lors d’un chavirement de pirogue, de la dame Fatimata Mamadou Sy, responsable de l’Apr et de El Hadji Thierno Moussa Diallo, Cheikh Oumar Hanne a maintenu le folklore et le concert de Youssou Ndour.
Pour le responsable des jeunes de l’Apr de la ville, Mamadou Seydou Sall, c’est une honte pour les populations locales de voir leur maire reléguer au second plan leurs priorités. «On ne peut être dans une situation de sécheresse aussi aigue où les populations peinent à manger à leur faim, et qu’au même moment, un  maire qui se dit responsable et respectueux de ses administrés dépense des dizaines de millions de francs pour faire venir des chanteurs dans des avions, rien que pour danser devant un peuple affamé», peste Seydou Sall.
Pour ces jeunes, il a fallu qu’il y ait un concert de musique à Ndioum pour que leur maire répare les projecteurs de leur stade municipal. Et pourtant, les Associations sportives et culturelles n’ont jamais pu organiser un match de football la nuit durant leurs Navétanes. L’autre courroux des populations est que leur ville est l’une des plus sales du Sénégal. Et il a fallu que Ndioum s’apprête à recevoir des hôtes pour que la mairie ait pensé à la rendre propre.
 
Ibrahima SENE
 

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