Après l’interpellation de trois habitants du village de Tobor pour avoir bloqué des camions, des organisations de la société civile ont pris la défense de ces jeunes. Amnesty International, Raddho et Lsdh, ont signé un communiqué conjoint pour interpeller l’Etat sur ce drame social qui guettent les populations de ce village de la commune de Niamone dans le département de Bignona et la région de Ziguinchor.
La nouvelle décharge installée à Tobor constitue le débat dans ce village de la commune de Niamone dans le département de Bignona. Conséquence : des habitants qui avaient bloqué des camions d’ordures et trois jeunes ont été interpellés le 10 mars par la gendarmerie. Ce que les populations n’admettent pas et que dénoncent les organisations des droits de l’homme. Après une visite de terrain, Amnesty International Sénégal, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) et la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) ont signé un communiqué conjoint pour tirer à boulets rouges sur cette mesure accréditée par le maire et ses partenaires. «Cette décharge résulte d’un accord opaque entre le maire et d’autres parties, au mépris des droits des riverains. Le site se trouve à seulement 100 mètres des habitations et d’une école élémentaire, exposant les habitants, notamment les enfants, à des risques sanitaires majeurs. Aucune étude d’impact environnemental n’a été réalisée avec la participation des populations locales, malgré les exigences du Code de l’environnement sénégalais. La réunion convoquée par le gouverneur de Ziguinchor le 6 mars 2025 ne saurait remplacer une évaluation rigoureuse et inclusive», dénoncent-elles avec vigueur.
Pour que l’irréparable ne se produise, ces organisations exigent des mesures immédiates. Et parmi elles, la cessation de tout déversement d’ordures à Boutoumole (Tobor), l’arrêt de la création de décharges près des zones habitées, le développement de projets de recyclage pour limiter l’impact environnemental et créer des opportunités économiques, ainsi que le respect du droit de réunion pacifique. Mais surtout mettre fin aux arrestations et poursuites contre les citoyens qui manifestent légitimement pour la fermeture du site.
Le communiqué évoque avec fermeté une violation flagrante des normes environnementales et de santé publique qui aurait été faite.. «Le droit à un environnement sain, à la santé et à la vie est bafoué», fustigent les Ong.
Baye Modou SARR