La Coalition des confédérations syndicales sénégalaises compte battre le macadam dans les prochaines semaines. Las d’attendre que le gouvernement en place lève ne serait-ce que le plus petit doigt pour solutionner leurs revendications, la coalition va entamer des actions et exiger du gouvernement la résolution des problèmes soulevés lors de la séance du 9 avril 2022 et de diligenter sans délai une requête auprès du ministère du Travail dans le cadre de la procédure de règlements de différends collectif du travail. Pour finir, un préavis de grève en cas de désaccord sera déposé.
Les syndicalistes ne décolèrent pas. En conférence de presse hier, la Coalition des confédérations syndicales sénégalaises qui regroupe la Cnts, l’Unsas, la Cnts/Fc et la Csa promet de faire face. Ces derniers dénoncent le non suivi des engagements du gouvernement souscrits lors de la réunion de concertation du 9 février 2024 à la primature, portant notamment sur la situation des décisionnaires, des agents contractuels des établissements publics de santé, les collectivités territoriales, la grève des travailleurs de la justice, mais aussi le conflit collectif de travail à la Cbao qui vient de prendre une autre tournure malheureuse, avec l'autorisation de licenciement des délégués du personnel accordée par l'inspecteur régional du Travail. Ces licenciements abusifs sont considérés comme un affront aux yeux des syndicalistes. «Comme pour narguer les centrales syndicales, la Direction générale de la Cbao, en lieu et place d’un apaisement attendu, continue d’alourdir le climat social par une série de licenciements de travailleurs parmi lesquels des délégués du personnel, sur autorisation de l’Inspection régional du travail», constate le porte-parole du jour, Elimane Diouf. Qui ajoute : «une telle forfaiture dont le but recherché est d’instaurer l’omerta dans une banque où le dialogue social semble être banni».
D'autre part, les attentes des travailleurs des universités pour une harmonisation des primes, la suppression des heures d'équivalence, la finalisation du projet de fusion des deux bureaux d'embauche des dockers, ainsi que le paiement de leurs arriérés de salaire (par Bmop), sont réclamés par les syndicalistes. Il s’y ajoute les mauvaises conditions de travail décriées par les travailleurs à 2AS de l'aéroport Aibd, la grève des travailleurs de la justice qui perdure depuis 2021, le refus de la Direction générale de Sen’Eau d'organiser les élections de délégués du personnel et du représentant des travailleurs au Conseil d'administration. «Malgré les nombreuses médiations entretenues, aucune évolution n'a été enregistrée dans le traitement des dossiers. Une situation qui affecte et porte un lourd préjudice aux travailleurs dans un contexte de campagne électorale», dit-il.
Pour mieux se faire entendre, la Coalition des centrales a décidé d’élaborer un plan d’actions réparties sur quatre axes : Exiger du gouvernement la résolution des problèmes soulevés lors de la séance du 9 février 2022 ; Diligenter sans délai une requête auprès du ministère du Travail dans le cadre de la procédure de règlement de différends collectifs du travail, conformément aux dispositions des articles L 272 et L 273 du Code du travail ; et enfin déposer un préavis de grève en cas de désaccord. Aussi, la Coalition n'exclut pas d'engager des actions de grève générale au terme de la durée du préavis.
Samba THIAM