L’intersyndicale des travailleurs de l’administration, appuyée par la Fédération des syndicats de la santé (F2S), a battu le pavé ce jeudi 18 décembre 2025 à Dakar pour dénoncer le non-respect des accords conclus avec l’État. À l’issue de cette marche pacifique, les deux structures ont annoncé une grève de 48 heures, renouvelable, à compter de ce jeudi.
Face à la presse, Omar Dramé, porte-parole de l’intersyndicale des travailleurs de l’administration, a expliqué que cette mobilisation vise à exprimer « la détermination et l’engagement des travailleurs à faire face au gouvernement », accusé de n’avoir honoré « aucun de ses engagements contenus dans le pacte de stabilité sociale ». Selon lui, les autorités sont restées sourdes aux revendications syndicales, malgré les accords signés. « Le gouvernement n’a respecté aucune de ses paroles. Cette marche est un signal clair : les travailleurs ne vont plus accepter le mépris », a-t-il martelé.
Vers un durcissement du mouvement
L’intersyndicale et la F2S n’entendent pas s’arrêter à cette première phase de contestation. Omar Dramé a averti que d’autres actions sont en préparation. « Dans les semaines à venir, nous allons dérouler un autre plan d’action. Tant que le gouvernement ne recule pas et ne respecte pas ses engagements, nous continuerons le combat jusqu’à satisfaction totale de nos doléances », a-t-il prévenu, assurant que les syndicats resteront solidaires « de la fédération de la santé et de l’administration ».
Prenant la parole au nom de la Fédération des syndicats de la santé, Cheikh Seck a interpellé directement les nouvelles autorités, les appelant à passer des discours aux actes. « Soit le gouvernement applique réellement son slogan “Jub Jubal Jubbanti”, soit, au cas contraire, c’est nous qui allons l’appliquer sur eux », a-t-il lancé, sur un ton ferme.
Présent pour soutenir la mobilisation, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal – Forces du changement (Cnts-Fc), Cheikh Diop, a révélé avoir entrepris, sans succès, des démarches pour rencontrer le Premier ministre Ousmane Sonko. Objectif : « faire bouger les choses afin que le pacte de stabilité sociale soit crédible ». Il appelle ainsi le gouvernement à réagir rapidement. « Il est urgent d’intervenir pour restaurer la confiance et crédibiliser le pacte », a-t-il insisté.
Pour rappel, les syndicats de la santé et de l’administration revendiquent, entre autres, l’équité dans le traitement salarial des agents de l’État, la généralisation de l’indemnité de logement, ainsi que le règlement définitif des retards de paiement des salaires des agents contractuels.
Baye Modou Sarr