NOMINATIONS D’UNE QURANTAINE DE CHEFS DE DIVISION AU PORT AUTONOME DE DAKAR : Waly Diouf Bodiang prend une décision, l’abroge 48h après et extirpe les…




 
 
 
 
Au Port autonome de Dakar, l’abattement est à tous les étages. Après les privés qui ne savent plus le cap pris par le ‘’bateau’’, c’est une bonne partie du personnel qui se plaint de la gestion du Directeur général. Le 26 novembre dernier, Waly Diouf Bodiang a pris une décision portant nomination de chefs de division. Mais, coup de théâtre : 48 heures plus tard, soit le 28 novembre 2025, il l’abroge et procède à de nouvelles nominations. Jusque-là, rien de mal puisque c’est dans ces prérogatives. Rectification technique ou pression politique ? En tout cas, une curiosité a sauté aux yeux de tous : tous ceux qui sont étiquetés Apr (Alliance pour la République) ou proches d’un ancien Directeur général et qui avaient été nommés chef de division dans la première dérision ont miraculeusement disparu de la deuxième. Ce qui crée un malaise énorme au sein du Port autonome de Dakar, où même les nouveaux nommés vivent dans l’inquiétude d’une humeur ou d’une décision politique qui remettrait en cause leur promotion.
 
 
De la publication à l’abrogation : 48 heures qui interrogent
 
 
Humeurs, émotion ou politique, en tout cas, la gestion de la Société nationale du Port autonome de Dakar est décriée par nombre d’acteurs. Et, depuis quelques semaines, ce sont beaucoup de travailleurs de la boîte qui ne savent plus où donner de la tête, tellement ils estiment que l’actuel Directeur général fait tout sauf mener le Port à bon port. La preuve, indiquent-ils, par les dernières nominations faites par Waly Diouf Bodiang. En 48 heures, le Directeur général a pris deux décisions portant nomination de chefs de division. Tout a commencé le 26 novembre dernier. Les portuaires se sont réveillés avec une première décision. Et deux jours plus tard, soit le 28 novembre 2025, Waly Diouf Bodiang l’abroge purement et simplement pour prendre une autre décision.
Selon nos sources, il y a eu grincements de dents au sein de certains travailleurs du Port membres de la formation politique au pouvoir, qui se plaignaient de la ‘’promotion’’ de certains membres de la majorité déchue lors de l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Ils ont estimé que c’est du recyclage et que soit Waly Diouf Bodiang a été induit en erreur par certains de ses collaborateurs qui ne lui avaient pas fait état de militantisme actif de ces derniers, soit il l’a fait exprès. L’affaire commençant à faire grand bruit, le Directeur général s’est rétracté en abrogeant cette décision et en en prenant une autre.
 
 
 
Nettoyage politique ?
 
Une version que rien ne confirme pour le moment. En effet, officiellement, aucune explication n’a été fournie. Mais des curiosités peuvent l’attester. En effet, il nous revient qu’au moins trois (03) militants très actifs de l’Alliance pour la République ou des proches d’anciens Directeurs généraux (ndlr : nous préférons ne pas donner leurs noms) ont été nommés dans la première liste avant d’être retirés comme par magie dans la deuxième liste publiée le 28 novembre. Des noms que ‘’Les Echos’’ a pu confirmer en parcourant les deux décisions de Waly Diouf Bodiang.  Ces ‘’retraits’’ suscitent des interrogations. Dans certains couloirs, on parle d’un “nettoyage politique” visant à écarter des profils jugés issus de l'ancien système. «On ne lui dénie pas le droit de nommer ou de démettre qui il veut au poste qu’il veut quand il veut, puisque ce sont ses prérogatives, mais la manière est moche’’, dénonce un de nos interlocuteurs.
 
Les nommés ont peur de recevoir des félicitations
 
Selon toujours nos sources, l’abattement est généralisé depuis ces décisions. Même ceux qui sont nommés vivent l’inquiétude au ventre que le Directeur général  abroge à nouveau cette dernière décision pour en prendre une autre. «Ça ressemble à une gestion à l’humeur. Il peut se lever un jour et tout remettre en cause. Dieu fasse que ce ne soit pas le cas parce que le salaire d’une chef de division est très bon», indiquent nos sources.
 
 
Les responsables du Port encore aphones
 
Pour en avoir le cœur net, « Les Echos » a tenté de joindre à plusieurs reprises le Directeur général de la boîte, Waly Diouf Bodiang. Sans succès. Le téléphone sonnait toujours dans le vide. Joint au téléphone, le responsable de la relation des médias nous a fait savoir qu’il n’était pas en mesure de répondre à  nos préoccupations. Un autre interlocuteur d’indiquer que seul le Directeur général peut répondre à nos questions. Et quand nous lui avons demandé de remonter l’information pour avoir sa version, il n’a pas accepté.
 
Samba THIAM
 
 
 
 
 
LES ECHOS

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