La décision de la haute juridiction n’est pas du goût de l’expert électoral. Dans une déclaration rendue publique hier, Ndiaga Sylla note que la décision de la Cour suprême n'est pas fondée en droit. Pour lui, si les citoyens et les partis politiques n'ont plus le droit d'attaquer un décret qui fait grief, l'on n'est plus dans une République. «La décision de la Cour suprême est étonnante. Qui a alors la qualité pour agir ? Les partis politiques n'ont pas intérêt à agir. Les joueurs n'ont pas intérêt à ce que l'arbitre soit neutre ?», se demande-t-il. Et d’ajouter qu’il y a lieu de préciser que la Cour a été saisie en référé pour demander la suspension de l'exécution du décret irrégulier portant nomination des membres de la Cena, en attendant qu'elle statue sur le recours.
En effet, explique-t-il, le juge administratif a pris la surprenante décision de dire qu'un parti politique et un électeur n'ont ni qualité, ni intérêt à attaquer le décret de nomination des membres de la Cena pris par le président de la République, même si ceux-ci proviendraient de son parti.
Ceci dit, Ndiaga Sylla s’est attaqué aux leaders politiques qui s’étaient ligués avec lui dans le cadre de ce recours et qui ont décidé de se retirer pour éviter un report de la présidentielle. «Dans ce pays, quand l'illégalité n'arrange pas, les gens crient, dénoncent. Quand l'illégalité arrange, ce n'est pas grave, la fin justifie les moyens. C'est un combat de principe pour l'Etat de droit et la démocratie. Pour certains, au début, c'était un combat de principe. Maintenant, c'est un combat d'intérêt...», a dénoncé l’expert électoral.
En tout état de cause, dit-il, ils vont introduire un pourvoi en cassation.
Sidy Djimby NDAO