NBA À la découverte de Mouhamed Guèye, le Sénégalais de 20 ans qui veut briller avec les Hawks d'Atlanta




 
La NBA a repris ce mardi 24 octobre avec de nombreux jeunes joueurs qui vont essayer de prouver et de s’installer dans la grande ligue américaine. Parmi eux, le prometteur Sénégalais Mouhamed Guèye. Olympics.com a fait un focus sur ce jeune Sénégalais promis à un avenir radieux.
 
Miroir, miroir, est-il possible de passer de débutant dans le basketball à joueur NBA en moins de quatre ans ? Impossible pour le commun des mortels, mais pas pour Mouhamed Guèye, jeune promesse du basket africain, choisi en 39ᵉ position lors de la draft NBA 2023.
À 20 ans, le natif de Dakar possède un potentiel intéressant grâce à ses capacités athlétiques du haut de ses 2,11 m et ses facilités en attaque avec un tir déjà prêt pour le haut niveau. La franchise d’Atlanta Hawks croit déjà en Guèye, lui ayant offert un contrat de quatre ans, chose rare pour un joueur drafté au second tour. Mouhamed Guèye, nouveau rookie des Hawks d’Atlanta et qui pourrait surprendre lors de cette saison NBA 2023-2024.
 
 
Mouhamed Guèye : du football à... la NBA
 
 
Il a longtemps préféré mettre des buts plutôt que des paniers. Né à Dakar au Sénégal, Mouhamed Guèye a grandi dans une famille de basketteurs mais lui n’avait d’intérêt que pour le football, sport numéro 1 en Afrique de l’Ouest et dans le monde. « J’ai longtemps joué au football et chaque fois que je voyais mon frère jouer au basketball, je me disais : 'Non, je ne jouerai jamais au basketball'. Parce qu’au Sénégal, tout le monde joue au football, peu importe d’où vous venez, ils vous donnent un ballon de football et vous jouez », a-t-il confié au site internet Prospective Insight.
Chez les Guèye, c’est le basket avant tout. Frère, sœur, oncle, cousins, tout le monde joue avec le ballon orange. Dernier de la famille, Mouhamed Guèye sert de sparring-partner à tout le monde, une expérience qui le forge et lui permet de progresser rapidement. Mais, le déclic final provient de… sa maman.
« Ma mère m'a mis la pression pour arrêter de jouer au football parce que je grandissais rapidement. J’étais plus grand que tous mes amis. Elle disait d'aller jouer au basketball et j’ai commencé à le faire. J’ai appris rapidement. On s’entraînait avec mon frère qui était mon coach personnel », raconte le numéro 18 d'Atlanta.
Son coach personnel, Mamadou Cissé, arrive ensuite à le faire recruter par Prolific Prep, un lycée américain en Californie où ont notamment joué des joueurs NBA comme Jalen Green, Josh Jackson et Gary Trent Jr. Là-bas, Mouhamed Guèye va découvrir les matchs de basketball officiels à cinq contre cinq !
Son parcours l'a ensuite mené aux Washington State University Cougars qui évoluent en NCAA, le championnat universitaire des États-Unis. Dans cette Fac qui évolue au sein de la Conférence PAC-12 il va notamment retrouver un autre Sénégalais : Adramé Diongue.
Guèye progresse et réalise une dernière année d’excellente facture avec 14,3 points et 8,4 rebonds de moyenne. C'est le joueur qui a réussi le plus de double-double (15) de la saison dans la PAC -12, un rendement qui lui vaut une place dans l’équipe type de la conférence. Cette belle réussite attire alors l’œil des recruteurs NBA.
 
 
Mouhamed Guèye : un potentiel à la Joel Embiid
 
 
Grâce à ses heures passées à jouer au football, Mouhamed Guèye se déplace avec rapidité et fluidité malgré ses 2,11 m. Cette qualité rappelle un peu le MVP en titre, Joel Embiid.
Comme le pivot des Philadelphia 76ers, la première chose qui frappe en regardant Mouhamed Guèye jouer, c’est son tir. Le jeune Sénégalais peut tirer de loin comme à mi-distance, une arme primordiale dans le basketball moderne. Pick-and-pop, catch-and-shoot, step-back ou encore jeu dos au panier, Mouhamed Guèye dispose de très bonnes capacités en attaque.
Ce jeu offensif, il l’a développé en regardant des ailiers de grande taille tels que les champions olympiques américains Kevin Durant et Jayson Tatum. Intérieur de métier, il peut d'ailleurs évoluer à l'aile grâce à sa mobilité.
Doté d’une envergure de 2,24 m, il doit encore mettre à profit ses atouts physiques pour devenir un point d’ancrage défensif et prendre en muscle comme Gorgui Dieng, autre joueur sénégalais qui a réussi une excellente carrière outre-Atlantique.
Cette année, Mouhamed Guèye portera le maillot des Atlanta Hawks, une équipe ambitieuse de la conférence Est, éliminée en six matchs au premier tour des Playoffs 2023 par les Boston Celtics.
« Les dirigeants d'Atlanta savent qu'ils ont recruté un bon joueur. Ils ont fait un échange pour être certain de l’obtenir et ils lui ont offert un excellent contrat qui sera bénéfique pour les deux parties, le joueur et la franchise », a réagi Kyle Smith, son ancien entraineur à Washington State.
Si dans un premier temps, il ne devrait pas disposer d’un grand temps de jeu, Guèye a le profil tant convoité de joueur de grande taille pouvant tirer de loin. Il passera par une phase de développement essentielle pour les rookies (joueurs de 1ʳᵉ année) à la fois physique et technique, mais a déjà montré de quoi il était capable en présaison. Avec 12 points en 17 minutes contre Memphis puis 10 points à 100% aux tirs en 13 minutes contre New Orleans deux jours plus tard, le Sénégalais s'est illustré.
Selon Antonio Lang, coach d’Atlanta lors de la Summer League, le potentiel de Guèye est « sans limites ».
« Il peut tellement faire de choses. Nous devons juste le développer et le rendre très bon dans des domaines spécifiques, mais l'avenir s’annonce brillant pour lui », a-t-il analysé.
Guèye veut également rendre la gloire à sa famille sans qui rien de tout ça n’aurait été possible « (Ma famille) est fière. Je veux dire, tout le pays est fier. Je les représente au plus haut niveau ». En NBA pour l'instant et pourquoi pas aux Jeux Olympiques prochainement ?
 
 
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AVEC UNE PLÉTHORE DE SÉNÉGALAIS PASSÉS DANS LE CLUB
Le FC Metz, enclave du football sénégalais en Lorraine
 
C’est en véritable enclave du football sénégalais au cœur de la Lorraine que le FC Metz a repris sa place cette saison en Ligue 1. En intégrant deux nouveaux pensionnaires de l’Académie Génération Foot dans son effectif pro, le club maintient une politique de formation et de recrutement qui peut aussi rapporter gros.
 
Consécration très concrète de la filiation qui existe depuis plus de vingt ans entre le FC Metz et Génération Foot, la tribune Jules Bocandé du stade Saint-Symphorien, du nom de l’attaquant grenat des années 80, a été financée grâce au transfert de Pape Sarr à Tottenham en 2021 pour 20 M€, soit le plus gros transfert de l’histoire du club, le 2ème étant un autre ancien pensionnaire de l’académie sénégalaise, Ismaïla Sarr.
Des transferts qui rapportent gros
Depuis 2000 et le premier mouvement enregistré, celui de Papiss Cissé qui fera ensuite le bonheur de Fribourg et Newcastle, une trentaine d’Académiciens ont validé le partenariat d’exclusivité le plus rentable de L1 et emprunté un pont savamment entretenu entre le Sénégal et la Lorraine, et de plus en plus essentiel pour la viabilité du modèle économique des Grenats, comme le rappelait dernièrement le président Bernard Serin, interviewé par Moselle TV au moment de justifier la vente de Georges Mikautadze à l’Ajax pour 16 M€ :
« C’est une nécessité économique car notre club dépense beaucoup dans la formation. En termes de structure et d’encadrement, nous avons un des meilleurs centres de formation de France. On a aussi le centre de formation de Dakar et la post-formation qui se réalise à Seraing. L’ensemble coûte 10 M€ par an. A part le PSG, je ne vois pas quel autre club français dépense autant dans la formation. »
Et de rappeler qu’entre les recettes et les dépenses, chaque année, l’équilibre se situe autour de 20 M€. « J’ai pendant longtemps compensé personnellement le manque de recettes de transferts et on a depuis quelques années, avec Ismaïla Sarr, Pape Matar Sarr et Boubacar Traoré des recettes importantes. »
Au moment de prolonger de dix ans la convention, le président parlait même de « machine de guerre » à propos de l’académie sénégalaise, présidée par l’emblématique Mady Touré et basée à côté du lac Rose, à Dakar. Ouverte en 2000, le centre accueille jusqu’à 130 jeunes footballeurs sur 16 hectares et emploie 75 personnes.
 
À chaque transfert de Mané, le FC Metz encaisse…
 
Dirigé depuis peu par un ancien joueur du FC Metz, Frédéric Arpinon, elle ne cesse d’alimenter l’effectif pro messin. Cette saison, ils sont 9 à être passés par Génération Foot dont les deux recrues, Sadibou Sané (défenseur, 19 ans) et Ibou Sané (attaquant, 18 ans). Avec eux, Ababacar Lô (défenseur, 23 ans), Lamine Camara (milieu, 19 ans), Pape Amadou Diallo (attaquant, 19 ans), Cheikh Sabaly (attaquant, 25 ans), et Malick Mbaye (attaquant, 19 ans) ont vu partir, en prêt, leurs aînés, Ousmane Ba (gardien, 21 ans) à Cholet, et Pape Ndiaga Yade (attaquant de 23 ans) à Quevilly-Rouen.
Tous rêvent de suivre l’exemple de Sadio Mané. Arrivé en 2011 à Metz, l’attaquant passé ensuite par Salzbourg, Liverpool et le Bayern continue de rapporter gros à Génération Foot comme au FC Metz dans le cadre du mécanisme de solidarité mis en place par la Fifa.
Car s’il n’a été vendu « que » 4 M€ à Salzbourg en 2012, le FC Metz récupère 0,5% sur chaque transfert jusqu’aux 30 M€ déboursés par Al-Nasr cet été. Sur un total de 126 M€ (23 M€ de Salzbourg à Southampton, 41 M€ vers Liverpool, 32 M€ vers le Bayern), ça amortit largement la seule saison passée par l’international en Lorraine !
Il en fut de même pour tous ceux qui ont fait l’objet d’une vente sèche. Le premier million et demi rapporté par Papiss Cissé en 2010 n’était qu’un avant-goût d’un filon qui ne cesse, depuis, de transformer le centre de formation sénégalais en véritable mine d’or.
 
Les meilleurs transferts du FC Metz :
 
1/ Pape Matar Sarr : 20 M€ vers Tottenham en 2022
2/ Ismaïla Sarr : 17 M€ vers Rennes en 2017
3/ Habib Diallo : 10 M€ vers Strasbourg en 2020
4/ Diafra Sakho 5 M€ vers West Ham en 2014
5/ Sadio Mané : 4 M€ vers Salzbourg en 2012
6/ Papiss Cissé : 2 M€ vers Fribourg en 2010
7/ Ibrahima Niane : 0,5 M€ vers Angers en 2023
8/ Fallou Diagne : 0,5 M vers Fribourg en 2012
 
Avec lequotidiendusport.fr
 
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MIDDLESBROUGH : SENY DIENG ENCENSÉ PAR SON ENTRAÎNEUR :
« Il a eu une influence apaisante »
 
Seny Dieng fait du bien à Middlesbrough. Recruté cet été en provenance de QPR, le portier sénégalais a eu un impact positif sur son équipe au point d’être encensé par son entraîneur, Michael Carrick.
 
Pensionnaire de Championship en Angleterre, Middlesbrough après un début de saison compliqué enchaînant notamment 5 matchs sans la moindre victoire, voit enfin le bout du tunnel. En effet, l’équipe de Seny Dieng reste désormais sur une série de six matchs en championnat sans défaite avec à la clé 5 succès et trois clean-sheets pour le portier des Lions qui est à nouveau venu à la rescousse de son l’équipe lors de la victoire (1-0) contre Birmingham comptant pour la 12 journée en réalisant notamment 3 arrêts décisifs. Son entraîneur, Micheal Carrick a loué les qualités du gardien de but sénégalais et a évoqué ses valeurs, qui ne sont qu’un plus pour l’équipe.
« Il a eu une influence apaisante, il est assez décontracté en tant que personnage, et cela déteint sur les défenseurs et sur l’équipe. Il a également réalisé de gros arrêts, cela passe parfois inaperçu mais il a eu un gros impact. Des clean sheets sont essentiels pour arriver là où nous voulons arriver. Le football est beaucoup plus facile quand il suffit d’en marquer un » a déclaré l’ancien milieu de terrain de Manchester United reconverti en entraîneur.
 
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