Me CIRE CLEDOR LY, AVOCAT DE SONKO : «La justice qui devait servir la vérité a plutôt servi le mensonge»




 
 
 
Lors d’un point de presse du pool d’avocats d’Ousmane Sonko, Maître Ciré Clédor Ly a livré une charge sévère contre l’institution judiciaire, qu’il accuse d’avoir couvert un procès inique, fondé sur le mensonge et la manipulation politique. L’avocat annonce le dépôt imminent d’un recours en révision, présenté comme le dernier rempart pour rétablir la vérité et réparer une des plus graves erreurs judiciaires de l’histoire du Sénégal.
 
 
 
«Un procès qui a violenté le droit et martyrisé un homme»
 
Prenant la parole devant la presse nationale et internationale, Maître Ciré Clédor Ly n’a pas mâché ses mots. Pour l’avocat d’Ousmane Sonko, le procès intenté contre son client ne relève ni d’un débat judiciaire normal ni d’un simple contentieux pénal. Il s’agit, selon lui, d’un procès «fondamentalement vicié», construit sur un mensonge d’État et exécuté dans un contexte de pression politique manifeste. Me Ly estime que son client a été victime d’une violation systématique de ses droits fondamentaux : arrestations manu militari, comparutions forcées, entraves aux droits de la défense, décisions rendues en violation du principe du procès équitable. À ses yeux, jamais un justiciable n’aura autant subi l’acharnement combiné du ministère public, de la partie civile et d’une partie de l’appareil judiciaire.
 
 
 
La justice accusée d’avoir servi le mensonge
 
Au cœur de l’intervention de Me Ciré Clédor Ly figure une accusation lourde : la justice sénégalaise aurait, dans cette affaire, cessé d’être un arbitre indépendant pour devenir l’exécutrice d’une commande politique. L’avocat rappelle que le parquet avait requis, de sa propre initiative, des qualifications pénales graves, allant jusqu’au faux, pour obtenir une lourde condamnation, avant que ces accusations ne soient finalement balayées par les juridictions elles-mêmes. Pour Me Ly, ce paradoxe illustre le caractère artificiel du dossier. Il soutient que la procédure a été instrumentalisée pour empêcher Ousmane Sonko d’accéder au pouvoir, en le neutralisant politiquement par une condamnation judiciaire taillée sur mesure. Une stratégie qui, selon lui, s’est accompagnée d’un refus incompréhensible de la Cour suprême d’examiner un recours en inconstitutionnalité pourtant essentiel à la manifestation de la vérité.
 
 
 
Une invalidation de candidature «au mépris de l’Etat de droit»
 
L’avocat revient également sur le rôle du Conseil constitutionnel, qu’il accuse d’avoir précipité l’invalidation de la candidature d’Ousmane Sonko sur la base d’une décision judiciaire qui n’était pas encore définitive. Pour Me Ciré Clédor Ly, cet épisode constitue l’un des moments les plus sombres de la vie institutionnelle du pays, révélant une collusion dangereuse entre justice et pouvoir politique. Il affirme que le monde entier a assisté, médusé, à cette séquence où les principes élémentaires de la bonne administration de la justice ont été sacrifiés au profit d’intérêts politiques immédiats.
 
 
 
La révision du procès, ultime voie contre l’erreur judiciaire
 
Face à ce qu’il qualifie de « conspiration politico-judiciaire », Me Ly annonce le recours en révision du procès, une procédure exceptionnelle prévue par la loi pour corriger les erreurs judiciaires devenues définitives. Il rappelle que la révision ne se limite pas à effacer la peine, mais qu’elle annule purement et simplement la condamnation, tant pénale que civile, ouvrant ainsi la voie à la réhabilitation et à la réparation intégrale du préjudice subi. Contrairement à l’amnistie, précise-t-il, la révision rétablit la vérité historique et restaure la dignité du condamné injustement frappé. Une nuance essentielle, insiste l’avocat, dans un contexte où certains tentent de brouiller le débat juridique pour vider la démarche de sa portée politique et morale.
 
 
 
«Ousmane Sonko est électeur et éligible»
 
Répondant aux interrogations récurrentes sur l’éligibilité de son client, Me Ciré Clédor Ly se veut catégorique : Ousmane Sonko est aujourd’hui électeur et éligible, et le restera tant qu’aucune décision juridiquement valable ne dira le contraire. À ses yeux, ce débat est clos et relève davantage de la manipulation politique que du droit. Pour Me Ciré Clédor Ly, le combat engagé dépasse largement la personne d’Ousmane Sonko. Il s’agit, dit-il, d’un combat pour la vérité, pour la justice et pour la dignité d’un peuple dont la démocratie a failli être confisquée. Il estime que ce procès a profondément blessé la conscience nationale et terni l’image de la justice sénégalaise à l’échelle internationale. Mais l’avocat se veut confiant : la vérité, même malmenée, finit toujours par rattraper le mensonge. Et la justice, conclut-il, ne retrouvera la paix et l’honneur que lorsqu’elle renouera avec ses attributs fondamentaux, l’autorité que lui confère la loi et la dignité que l’on attend des juges.
BMS
 
 
 
 

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