Macky se lache: «les Assises nationales, ce n’est ni la Bible, le Coran ou la Thora»



 
V voué aux gémonies par d’autres, pour avoir pris ce qui l’intéressait dans le projet des Assises nationales, Macky Sall a brisé le silence. Et c’est pour faire comprendre que la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales n’est ni la Bible, le Coran ou la Thora. Macky Sall, qui révèle avoir signé ledit document, dit qu’il n’a jamais été d’accord pour un régime parlementaire. «J’ai été signataire de la Charte de la gouvernance démocratique. En la signant, j’ai trouvé le président Ahmadou Makhtar Mbow, accompagné de ses compagnons. Il y avait le Premier ministre, Mamadou Lamine Loum et moi j’étais accompagné d’Alioune Badara Cissé et de Mbaye Ndiaye. J’ai dit au président que tout ce que la Charte démocratique pose m’agrée. Mais il y a un point sur lequel je dois marquer mon désaccord, c’est sur la nature du régime politique. Si c’est un régime dit parlementaire, moi, je n’y crois pas et donc je ne peux pas signer un régime parlementaire. C’est ma conviction ! Et donc, il m’a dit (lui Amadou Makhtar Mbow): «non, la charte ne pose pas ce débat, puisque ce débat est devant nous. Il y a une commission chargée du respect des institutions». Et Macky Sall d’ajouter : «au moment où je vous parle, la charte ne pose pas la nature du régime présidentiel. Donc je l’ai signée».
 
 
«Le contexte peut marquer la pensée. Mais cette pensée peut évoluer et doit évoluer»
 
Et pour le Président, depuis son accession à la magistrature suprême, il a fait mieux que signer la charte. Il a institué, rappelle-t-il, une commission chargée de réfléchir sur les réformes constitutionnelles. La commission confiée à Amadou Makhtar Mbow a travaillé pendant deux ans et a fini par lui soumettre un projet sur lequel il a tiré la quintessence de la réforme de 2016 qui a été présentée au référendum et adoptée par une très large majorité. «C’est cela qui nous donne aujourd’hui la constitution que nous avons. Sur le plan de la bonne gouvernance, nous sommes allés plus loin. Nous avons créé des organes de contrôle : Ofnac et autres. Nous n’avons donc aucune difficulté par rapport aux Assises nationales. Il ne faut pas aussi en tant qu’intellectuels en faire une Bible ou le Coran ou la Thora. Il faut que l’on comprenne que c’est une réflexion et au moment où les assises se tenaient, notre pays faisait face à des risques graves sur l’existence même de la République. C’est aussi le contexte qui peut marquer la pensée. Mais cette pensée peut évoluer et doit évoluer. Nous n’avons aucune difficulté pour continuer à réfléchir avec les tenants des assises. Parce que nous sommes, nous-mêmes membres des assises», a dit Macky Sall.
Madou MBODJ
 
 
 

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