A la suite de la publication hier de mon article : «Moustapha Cissé Lo ignore Mimi Touré et Compagnie et fait cavalier seul», le site Senenews, quelques heures après, a publié un article au titre pompeux de : «Moustapha Cissé Lô dément Les Echos». En parcourant le texte, je ne savais pas s’il fallait en rire ou en pleurer. Parce que soit l’auteur de l’article ne comprend rien au journalisme, soit il ne comprend pas Français, et c’est grave, soit il est tout juste de mauvaise foi, et c’est encore plus grave. D’abord, pour la forme, une règle élémentaire du journalisme voudrait qu’un démenti se fasse au niveau de l’organe qui a publié l’article visé. Et par la personne qui se sent victime et non par un autre média. Aussi, un journaliste sérieux ne peut pas se prévaloir d’une «exclusivité», alors qu’il a rebondi sur un article d’un autre confrère, d’un autre média.
Pour le fond, le «confrère» est aussi passé à côté. Soit il a interrogé Cissé Lô sans même lire l’article de «Les Echos», soit il a fait fi de cela, en posant sa question bien orientée et qui est en porte à faux avec le contenu de mon article. «Joint par la rédaction de Senenews suite à une information soulignant que Moustapha Cissé Lô aurait boudé Macky Sall et ses alliés en vue du parrainage, le vice-président de l’Assemblée nationale a démenti avec vigueur ces allégations de «Les Echos» et a re-précisé ses intentions». Je n’ai écrit nulle part dans mon article que Cissé Lô a boudé ou «aurait boudé Macky Sall et ses alliés». Encore que je déteste qu’un journaliste parle au conditionnel ; soit on est sûr de ce que l’on écrit, soit on ne l’est pas. Entre ce que j’ai écrit : «Moustapha Cissé Lô ignore Mimi Touré et Cie et fait cavalier seul» et ce que me fait dire Senenews, il y a un fossé dans lequel ne tomberait même pas un gamin de la maternelle. Dire à Cissé Lô que «Les Echos» a écrit qu’il aurait boudé Macky Sall, c’est grotesque et mensonger.
Heureusement que Cissé Lô, qui certainement n’avait même pas lu l’article (il est hors du pays), au moment de l’interpellation par le journal en ligne, m’a conforté dans mes écrits. Ce qu’il a dit dans son prétendu démenti recoupe point par point ce qui est dans mon article. Il suffit de lire les deux textes pour comprendre qu’il n’y avait pas à fouetter un chat, sauf pour ce «confrère» poussé par l’appétit insatiable du «clic», quitte à provoquer un démenti et une exclusivité à deux balles.
Pendant plus de dix ans de métier, je me suis toujours interdit de faire dire à quelqu’un ce qu’il n’a pas dit. Et ce n’est pas aujourd’hui et encore moins avec Cissé Lô que je vais déroger à cette règle. Vous ne lirez jamais mon nom au chapitre des démentis. C’est un défi personnel, car il y va de ma crédibilité et de celle de mon journal. Crédibilité à laquelle je tiens comme à la prunelle de mes yeux. Une crédibilité que «Les Echos» monté en épingle dans ce démenti, qui n’en est point un, a acquis en moins de deux ans d’existence. Et ce n’est pas Senenews et d’autres médias en ligne, qui en ont fait une vache laitière, le reprenant quotidiennement, qui diront le contraire.
Mbaye THIANDOUM
Rédacteur en Chef