MOUSTAPHA BA, MINISTRE DES FINANCES ET DU BUDGET, SUR LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES: «La réglementation en la matière sera appliquée et les mesures appropriées prises»



 
 
Face au tollé soulevé par le rapport de la Cour des comptes, le gouvernement, par la voix du ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a précisé, en ce qui concerne les suites judiciaires et administratives préconisées, que la réglementation en la matière sera appliquée et les mesures appropriées prises. Par ailleurs, il souligne que les manquements relevés ne peuvent remettre en cause les résultats probants obtenus dans la mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale (Pres).
 
 
 
Suite au rapport de la Cour des comptes qui incrimine des fautes de gestion dans l’exécution du Fonds Force Covid-19 (gestion 2020 et 2021), le gouvernement, par le biais du ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba et du porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, a fait face à la presse, pour donner des éléments de réponse relatifs au dit rapport sur le contrôle de la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19. Une occasion pour le ministre des Finances de révéler que le Premier président de la Cour des comptes, en ce qui concerne les fautes de gestion commises par les gestionnaires, saisira la Chambre de discipline financière (Cdf) tandis que pour les faits susceptibles d’être qualifiés de délits ou de crimes, il saisira le ministre de la Justice. «En outre, concernant les suites judiciaires et administratives préconisées, la réglementation en la matière sera appliquée et les mesures appropriées prises. L’exploitation de ce rapport devra contribuer à raffermir notre option en matière de redevabilité, tout en permettant une amélioration significative de la gestion de nos finances publiques», fait remarquer Mamadou Moustapha Ba.
Auparavant, il est revenu sur le rapport de la Cour des comptes qui, dit-il, a procédé à une analyse détaillée et mis en relief des points positifs, comme des dysfonctionnements et des insuffisances, en pointant notamment le non-respect de certaines règles afférentes aux procédures de la dépense publique dans des cas bien précis. Comme en témoignent les 18 recommandations sur le dispositif de pilotage et de contrôle et 55 recommandations sur la mobilisation des ressources et les modalités d’exécution des dépenses. Outre ces recommandations, le rapport a mis en exergue des fautes de gestion et formulé des recommandations pour une instruction judiciaire concernant des auteurs.
Sur les 1000 milliards du Pres, les manquements relatés par la Cour des comptes et pour lesquels une suite judiciaire est recommandée portent sur un montant de 6.686.784.410 francs Cfa, soit 0,7% du montant total du Pres décaissé. Ainsi, 9 ministères sont impliqués dont celui du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, épinglé pour 2,7 milliards ; le ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries pour 2,5 milliards ; le ministère de la Culture et de la Communication pour 1,1 milliard, etc.
Néanmoins, en dépit du rapport de la Cour des comptes, le ministre est d’avis que les manquements relevés ne peuvent remettre en cause les résultats probants obtenus par notre pays dans la mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale (Pres). Il rappelle, à cet effet, que le Programme de résilience économique et sociale (Pres) a été initié en avril 2020 et doté de 1000 milliards à travers le véhicule financier qu’est le Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19. Le fonds Force Covid-19, dit-il, est réparti en dépenses décaissables d’un montant de 628 milliards, soit 63% et en mesures fiscales et douanières avantageuses pour les entreprises de 372 milliards, soit 37%. Ce qui a permis, selon le ministre des Finances, à notre économie de ne pas entrer en récession avec une croissance économique à 1,3%, mais aussi de gérer la crise au mieux.
 
M. CISS
 
LES ECHOS

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