MOUSSA SY: «En 2007 Macky a sollicité Pape Diop pour 50 millions. Youssou Ndour en a bénéficié pour son Bercy»

Le maire des Parcelles Assainies, Moussa Sy, dans sa déposition, hier, vendredi, en qualité de témoin, lors du procès de Khalifa Sall et de ses co-auteurs, a lavé le maire de Dakar. Il a soutenu devant le juge Malick Lamotte que l’argent de la caisse d’avance de la ville de Dakar sont des fonds politiques qui existent depuis le temps de Senghor jusqu’à aujourd’hui. Plusieurs personnalités en ont bénéficié, à commencer par Macky et même la superstar Youssou Ndour pour son Bercy. Selon le maire des Parcelles Assainies, les fonds appartenaient à la ville de Dakar et non à l’Etat du Sénégal.



 
 
La mairie de Dakar est dotée d’un fonds politique, si l’on en croit Moussa Sy, qui a servi à plusieurs personnalités politiques religieuses et même la superstar Youssou Ndour. Le maire des Parcelles Assainies, conseiller à la ville de Dakar, l’a révélé hier, en répondant à une question de Me Ousseynou Fall. «Bercy a toujours sollicité le soutien de la ville de Dakar. C’est en cette édition de 2018 qu’il n’a pas encore sollicité la ville de Dakar via courrier», a lâché Moussa Sy. Les foyers religieux sont également bénéficiaires de ces fonds, si l’on en croit le maire des Parcelles Assainies. Il  en a amené dans tous les foyers religieux de Dakar, et à toutes les cérémonies. Et avec le maire Pape Diop, durant 7 ans, il a eu à distribuer plus de 400 millions F, il lui arrive même de donner jusqu’à 800 millions de francs par an. En 2007, toujours selon Moussa Sy, Macky Sall a sollicité Pape Diop pour 50 millions de francs et le maire les lui a donnés.
Concernant l’appellation fonds politiques sur laquelle s’accroche toujours le maire Khalifa Sall, le maire des Parcelles Assainies Moussa Sy a aussi abondé dans le même sens que ses prédécesseurs. L’actuel adjoint au maire de la ville de Dakar a déclaré à Me Ibrahima Diaw, constitué pour la ville de Dakar, que ces fonds existaient bel et bien. S’expliquant, il a soutenu que depuis tout jeune qu’il s’accompagnait de son père, il voyait des enveloppes distribuées. Et son géniteur lui avait dit que ses fonds étaient distribués aux personnes démunies et autres. Par ailleurs,  il a affirmé que le receveur-percepteur Mbaye Touré lui avait remis des enveloppes qu’il donnait aux personnes nécessiteuses.
Selon lui toujours, l’objet du fonds politique est de payer une dépense urgente que l’Etat ne peut pas faire. Vu son argumentaire sur ces fonds, il pense que toute dépense qui dépasse 300.000 francs constitue un fonds politique. Répondant au Procureur Serigne Bassirou Guèye, à la question de savoir s’il a distribué des fonds politiques décaissés sur des pièces fausses, Moussa Sy a dit n’avoir jamais fait cela, et que s’il en avait connaissance, il  ne le ferait pas. Mais, pour son compte, à lui, ce sont les percepteurs qui lui ont dit qu’il s’agit de caisse d’avance.
Interpellé par rapport à une caisse d’avance normale, le maire des Parcelles Assainies a affirmé à l’agent judiciaire de l’Etat Antoine Diome que le percepteur mettait en place des fonds et remettait des pièces justificatives a postériori. Pour le mécanisme, il dit ne pas être au courant et que cela différait, selon le maire. Moussa Sy a aussi expliqué que la ville de Dakar avait un marché de riz et de sucre qui avoisinait 400 millions au temps de Pape Diop, qu’il distribuait en période de Ramadan. Selon lui, ces fonds l’on appuyé dans le cadre de ses activités politiques, comme en ont bénéficié tous les hommes politiques du Sénégal. Il a ajouté que ces fonds politiques  étaient légaux et qu’il y avait une dérogation qui fait l’objet d’un texte. Moussa Sy d’assurer qu’il détenait des documents qui le prouvent et qui datent de Senghor et Lamine Guèye. Le conseiller municipal à la ville de Dakar de poursuivre que les autorités de l’Etat ont accepté que les fonds soient justifiés de la sorte.
Fatou D. DIONE (Stagiaire)
 
 

Dans la même rubrique :