MOUNDIAYE CISSE, SOCIETE CIVILE SUR LA GESTION DU COVID-19 «L’Etat doit discuter avec les khalifes généraux pour revoir l’organisation du Magal, du Gamou…»



Il fait partie des membres de la société civile qui avaient répondu à lappel du chef de lEtat dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. Aujourdhui, son appréciation de la gestion de la pandémie est mitigée. Pour lui, lEtat avait bien fait au début, avant que tout ne bascule. Cela, dit-il, du fait même de la faiblesse de lEtat qui sait prendre de bonnes mesures, mais ne sait pas les faire appliquer. Aussi, pour freiner la propagation de la maladie de plus en plus répandue, il invite à discuter dès maintenant avec les khalifes généraux pour trouver un nouveau format dorganisation des magals, gamous…
 
 
«Je pense que l’Etat a géré en dents-de-scie cette pandémie. Tout à fait au début, il y a eu une très bonne gestion, qui a cristallisé l’adhésion de tout le monde ; d’abord avec la démarche du chef de l’Etat de s’ouvrir à toutes les franges de la société, et les mesures qui ont été prises étaient des mesures salutaires. Ensuite, il y a eu des hésitations et des reculades…», a diagnostiqué de prime à bord Moundiaye Cissé. Qui ajoute qu’alors que l’Etat était parti du bon pied, «tout a commencé à basculer quand le Président a demandé à vivre avec le virus». En effet, soutient-il, «c’est là que le relâchement a commencé, et cela a fait suite à des pressions de groupes sociaux et religieux».
 
«Un manque de constance et des hésitations au niveau de lEtat»
 
Pour lui, le plus grand problème dans la gestion du Covid-19, c’est que les autorités savent prendre des décisions fortes, mais ne parviennent jamais à aller jusqu’au bout. «L’Etat est prompt à prendre des mesures, mais pèche dans leur application. Il est fort dans la prise de certaines mesures, mais faible dans leur application. Ce qui est à dénoncer», explique le patron de l’Ong 3D. 
 
«Organisation du Magal, du Gamou…»
 
Et il est d’autant plus inquiet de cette situation que bientôt il y aura le Magal de Touba et le Gamou de Tivaouane, le gamouwaat de Ndiassane. Et pour ces évènements, il «pense que l’Etat doit aller dans le sens d’ouvrir la discussion avec les khalifes généraux pour revoir leur organisation». Et le plus important pour lui est que l’Etat entame ces discussions dès maintenant et n’attende pas d’être à quelques semaine de ces évènements. «Il faut préparer les gens à toutes les éventualités dès maintenant», dit-il. Mais il invite surtout l’Etat à «ne pas faire de parti pris» entre les groupes religieux, car cela «occasionne des contestations qui conduisent aux reculades» par rapport aux mesures prises. 
 
Mbaye THIANDOUM
 
 
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