C’est vers les coups de 16 heures que des manifestants se sont mis à crier à tue-tête « il ya un mort ici» et sans se faire prier, les éléments de la Croix rouge ont saisi leur civière avant de courir s’enquérir de la situation. Entre-temps, les jeunes manifestants qui venaient de réaliser qu’un homme a succombé dans un incendie, sont devenus comme possédés, accusant la police d’avoir tué le monsieur en question. «Il est mort à cause de vous. Vous l’avait calciné avec vos grenades diaboliques» déclarait l’un d’eux à tue-tête.
Quand la Croix rouge a réussi à se frayer un chemin, le constant a été amer, l’homme était bel et bien mort calciné. Enveloppé dans une sorte de couverture orange, le corps du défunt a été évacué vite fait par la Croix rouge.
Les manifestants très remontés contre les forces de l’ordre ont foncé sur eux tête baissée, malgré les tirs de grenades lacrymogènes. Après avoir réussi à repousser la police, les manifestants sont venus former un cercle autour du corps en accusant ouvertement la police.
Selon un témoin, la victime était installée dans un atelier tapissier aux alentours du mur de la station Total, vers la mosquée Masalikul Jinaan. «C’est la police qui a lancé une grenade sur les matelas disposés dans l’atelier et ça a pris feu. Nous avons tenté d'éteindre les flammes sans savoir qu'il y avait un homme dedans», lâche-t-il avant de préciser que c'est le propriétaire de l'atelier qui vérifiait les dégâts causés par les flammes qui a découvert le corps complètement cramé. « Il était non identifiable, ses dents et ses côtes étaient visibles, la peau s'est complètement consumée», explique-t-il.
Ndèye Khady DIOUF