Après quelques mois de cavale, A. Diouf, né en 2006 à Guédiawaye, a été finalement pris dans les filets de la police de Yeumbeul Comico. Le mécanicien moto conduisait pour les trois présumés auteurs du meurtre de Modou Mbacké Ndiaye. Thioute et Dieng Salla, deux autres éléments de la bande, manquent à l'appel.
Encore une arrestation dans l'affaire Modou Mbacké Ndiaye, un jeune gérant d'une quincaillerie doublé de recouvreur de fonds, qui a lâchement été abattu à coups de couteau par un redoutable gang à moto à la veille de la fête de Tabaski devant son domicile, sis au quartier Afia de Yeumbeul Nord.
Il vole une moto et se fait extraire de prison pour le meurtre
A. Diouf a été auparavant interpellé dans une affaire de vol de moto le 25 octobre dernier, puis déféré par la police de Thiaroye. Informé, le chef de service du commissariat d'arrondissement de Yeumbeul Comico, qui était à la recherche du mécanicien moto dans le meurtre de Modou Mbacké Ndiaye, fait extraire celui-ci de sa cellule de prison pour un interrogatoire.
Aveu
Entendu sur procès-verbal, le suspect nie avec véhémence et tente de noyer le poisson par des explications décousues. Pressé de questions et surtout confondu dans des éléments irréfutables de l'enquête préliminaire, il passe à table. Il reconnaît avoir participé au meurtre par agression avec usage d'arme blanche du nommé Modou Mbacké Ndiaye. Toutefois, il affirme avoir juste transporté ses trois camarades de gang à bord d'une moto.
Complicité ?
Déroulant le film du meurtre, le mécanicien moto déclare : «on était quatre individus à bord d'une moto. C’est moi qui conduisais. On venait de Guédiawaye à partir d'où on coordonnait avec des charretiers qui travaillent à la quincaillerie, et un mécanicien moto d'en face», a laissé entendre le garçon. Et de poursuivre, "ces gens-là nous ont soufflé que le nommé Modou Mbacké Ndiaye détenait une forte somme d'argent. Ils nous ont demandé de presser le pas avant que ce dernier ne rentre chez lui. On communiquait sans cesse au téléphone avec eux en cours de route. Ils nous mettaient la pression et nous disaient ceci : ‘’brother (frère) baa ngi dem dé. Gaaw leen book (faites vite, le gars est sur le point de quitter la quincaillerie pour rentrer à la maison’’".
Il rejoue le film du meurtre et enfonce ses trois camarades de gang
Arrivé dans le quartier, le mécano moto s'arrête net et se gare au coin d'une rue donnant sur le domicile du quincailler. Il reste sur la moto et joue le rôle de guetteur. Ses trois compagnons du nom de Billy Boy, Dieng Salla et Thioute descendent de la moto et passent à l'action. Ils interceptent le garçon dans la rue et lui sautent au cou. « Quand ils ont voulu arracher la sacoche au quincailler, ce dernier leur a opposé une farouche résistance. Billy Boy a sorti son couteau et a commencé à le poignarder. Dieng Salla s'en est mêlé avec sa barre de fer. Quant à Thioute, il est resté à l'angle de la rue et empêchait avec son bâton la foule d'intervenir. En fin de compte, ils ont réussi à arracher la sacoche », indique le mis en cause.
La tentative vaine d'étouffer l'affaire par le mystique
Après son forfait, le gang à moto reprend la route et disparaît avec son butin dans la nature. «Durant notre fuite à moto, j'ai entendu Dieng Salla dire ceci : «‘’saa waaji laal naa ko’’ (je l'ai vraiment eu avec mon couteau)». Ils font ensuite un saut de puce chez un ami au quartier Lac Rose, où ils passent la nuit avant de se rendre dans la bande des filaos de Gadaye/Guédiawaye pour procéder au partage du butin. «Nous avions décidé d'aller solliciter les services d'un marabout dans la sous-région pour nous blinder mystiquement et par la même occasion étouffer l'affaire à jamais».
Au terme de son interrogatoire, A. D. a été présenté devant le parquet du tribunal de grande instance de Pikine. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, vol commis en réunion la nuit avec moyen de locomotion et usage d'arme blanche et meurtre. Il devrait être inculpé puis reconduit dans sa cellule de prison.
Vieux Père NDIAYE