MODICITE DES PENSIONS, MANQUE D’ASSISTANCE MEDICALE ET PSYCHOLOGIQUE: Les invalides et blessés de guerre en Casamance racontent leurs maux



 
Les invalides et blessés de guerre en Casamance vivent difficilement leur destin cruel. Blessés lors des différents accrochages avec les éléments du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), ces derniers crient leur ras-le-bol, face aux difficultés auxquelles ils font face tous les jours. Elles ont pour noms : modicité des pensions, manque  d’assistance médicale et psychologique.
 
Leur sort est triste et pitoyable. Ils sont devenus des personnes à mobilité réduite, des invalides, en servant leur nation sur le champ d’honneur. Aujourd’hui, certes, ils perçoivent une pension, mais ces derniers trouvent celle-ci modique, pour ne pas dire dérisoire. Joseph Simon Faye, membre de l’Association des blessés et mutilés de guerre de la région de Ziguinchor, d’indiquer : «nous sommes confrontés à d’énormes problèmes. On a des camarades qui perçoivent 35.000 francs. Alors qu’ils ont des familles à nourrir. Et leur physique ne leur permet pas de travailler. Beaucoup sont sur des chaises roulantes. C’est pénible ce que nous vivons». Et d’ajouter : «même pour payer la location et inscrire les enfants à l’école, c’est difficile». Poursuivant, il martèle : «on n’a pas choisi ce qui nous est arrivé. On a été blessé en servant notre nation. On pouvait faire autre chose. Mais, l’amour de notre pays nous a conduit à le défendre bec et ongles. Surtout au moment où plusieurs jeunes choisissaient autre chose. Car, ils n’osaient pas faire le service militaire, craignant être envoyés en zone de guerre en Casamance. Nous, c’est le moment que nous avons choisi pour défendre notre pays».
A l’occasion de cette célébration de la  Journée des forces armées, à Ziguinchor, Jean Simon Faye a encore dit : «sur le plan médical, on est presque oublié. Beaucoup d’entre nous ne bénéficient même pas de prise en charge médicale. Certains ont perdu la raison et d’autres sont morts à cause du stress et des difficultés. C’est pourquoi nous lançons à l’Etat du Sénégal un appel à nous venir en aide. Car, nous sommes très fatigués».
 
AHMET COLY

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