MISE EN PLACE DU COMITÉ DE SUIVI DU FONDS «FORCE COVID-19»: La société civile applaudit mais crache ses vérités



 
Le Président Macky Sall a répondu favorablement aux interpellations des membres de la société civile et de la classe politique sénégalaise. Sauf que le retard accusé n’est pas du goût de tout le monde.
 
 
Pour Alassane Seck de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, la question, c’est pourquoi Macky Sall a attendu tout ce temps. Pourquoi il a attendu que tout le monde souligne le caractère urgent de la mise en place du Comité de suivi, pour qu’il accepte enfin de donner suite à la demande des forces vives. Selon lui, c’est au tout début du processus que cela était attendu du Président Sall, mais pas au milieu du gué, au moment où tout le monde a fini de dénoncer ce qui se passe. «C’est à la limite un peu tardif», a déclaré M. Seck, qui ajoute que néanmoins, si cela peut permettre de corriger le reste, c’est tant mieux.
 
 
 
Alassane Seck , Lsdh : «c’est à la limite un peu laxiste. Le mal est déjà fait»
 
 
Mais il trouve impardonnable que le président de la République promette le 3 avril un Comité de pilotage et qu’on attende le 19 avril pour le faire. «C’est à la limite un peu laxiste. Le mal est déjà fait. Maintenant, si on peut corriger pour la suite, c’est tant mieux. Mais c’est navrant que pour la énième fois, on fasse des erreurs de ce genre. On espère que c’est la dernière fois qu’on parle des erreurs de ce genre. Macky Sall a quand même été Premier ministre, il y a de cela 15 ans, il sait comment on gère des fonds publics qui appartiennent à tout le monde. Mais attendre qu’on puisse faire un scandale comme celui-là pour faire ce qui a été demandé depuis deux semaines, on ne peut que se désoler d’une énième erreur de l’Etat», tonne ce membre du Lsdh.
Tout de même, M. Seck, qui parle au nom de Me Assane Dioma Ndiaye et Cie de la Lsdh, dit nourrir un préjugé favorable quant à la désignation de François Ndiaye, parce que c’est un homme d’honneur, un homme de principes, un homme de rigueur. Il espère qu’il sera apte à assumer l’espoir placé en lui.
 
 
Moundiaye Cissé : «mieux vaut tard que jamais»
 
 
 
Mais pour Moundiaye Cissé de l’Ong 3D, mieux vaut tard que jamais, parce qu’au-delà de la nomination du général Ndiaye, il faut également se féliciter de la désignation des membres devant composer le Comité dont une trentaine de personnes de l’ensemble des forces vives de la Nation. Au-delà des institutionnels comme les ministères et autres institutions de la République comme le Cese, l’Assemblée nationale, il y a le patronat, la société civile, les acteurs politiques, dit-il. «C’est moins de 10% du fonds qui a été exécuté, parce que le montant qui est prévu pour les vivres, c’est 69 milliards alors que les fonds, c’est 1000 milliards. Même pas le 1/10e du budget d’exécuté et tout le monde a vu le tollé que ça a fait. Mieux vaut donc tard que jamais. Imaginez si on avait continué comme ça. C’est une bonne chose que le président de la République ait rectifié le tir, en mettant en place ce Comité qui ne va pas gérer mais qui va superviser».
Tout de même, Moundiaye Cissé de dire qu’ils vont tout suivre de près. «Une chose est de mettre en place le Comité, mais il faut lui donner l’occasion d’assumer les pleins pouvoirs, d’avoir la bonne information, de pouvoir interpeller qui de droit pour jouer de façon efficace son rôle», avertit Moundiaye Cissé.
 
Madou MBODJ

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