MIS EN LIBERTE ET SOUS LA MENACE D’UN RECOURS DU PARQUET : 13 jeunes obtiennent un non-lieu confirmé par la Chambre d’accusation




 
A côté des détenus dits politiques qui profitent du vent d’apaisement qui souffle dans le pays et qui sont libérés ces derniers temps, il y a eu d’autres détenus qui hument l’air de la liberté pour avoir bénéficié de non-lieu. C’est le cas de Balla Guèye et 13 autres personnes qui ont été blanchis après instruction. L’appel du Parquet n’a pas fait l’effet escompté puisque la chambre d’accusation a confirmé le magistrat instructeur.
 
Balla Guèye, Elimane Gningue, Mamadou Diop ainsi que 10 autres jeunes ont humé l’air de la liberté, depuis le mois de juillet dernier, mais ils restaient sous la menace du Procureur qui avait fait appel de l’ordonnance de non-lieu du juge d’instruction. En effet, suite à une procédure d’instruction ouverte par le chef du Parquet, l’enquête s’est poursuivie au niveau du 4ème cabinet d’instruction, informe une source proche du dossier. Après enquête, le magistrat instructeur les a blanchis et a rendu une ordonnance de non-lieu total. Les jeunes sont libérés, mais le Procureur n’a pas abandonné et il a fait un recours contre l’ordonnance du juge d’instruction.  La chambre d’accusation qui a statué la requête en appel du chef du Parquet a récemment rendu son arrêt confirmant le juge d’instruction. Ce qui a suscité surement un ouf de soulagement du côté du jeune Balla Guèye et de ses camarades qui échappent ainsi aux griffes du Procureur.
En fait, si la juridiction du second degré avait infirmé le juge, le chef du Parquet allait mettre la police ou la gendarmerie aux trousses de ces personnes pour les arrêter et les remettre en prison, comme pour ce qui s’est passé pour le cas de Aliou Sané du mouvement « Y en a marre ».
Balla Guèye, Mamadou Diop, Elimane Gningue et Cie, rappelons-le, ont été interpellés en juin dernier, lors des manifestations intervenues à la suite de la décision de condamnation de Ousmane Sonko, dans l’affaire qui l’opposait à Adji Sarr. Ces violentes manifestations ont fait enregistrer, au pays, 16 morts, selon l’Etat, alors que Amnesty International parlait de 23 morts. Il y a eu également d’importants dégâts matériels. Interpellés à ces occasions, Balla Guèye et autre ont été inculpés pour diverses charges notamment, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique, participation à une manifestation non autorisée, destruction de biens appartenant à autrui destruction de biens appartenant à l’institution, etc. Ainsi, ils ont tous été placés sous mandat de dépôt. Mais, ils n’ont fait que quelques semaines en prison et peuvent désormais pousser un ouf de soulagement.
 
Alassane DRAME
 
 
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