MEURTRE DE BINTA CAMARA A TAMBACOUNDA: Le meurtrier Pape Alioune Fall est un militant politique du père de la victime



 

Le masque du meurtrier de la fille du Directeur de l’Agence de développement local (Adl) est tombé. Il s’agit de Pape Alioune Fall, militant politique du patron de l’Adl, Malal Camara. Le bourreau de Binta Camara a été perdu par le téléphone de sa victime et a été interpellé, alors qu’il était dans la maison mortuaire. Il est passé à table devant les enquêteurs du commissariat de Tambacounda. Du coup, le vigile Malick Diop, considéré jusqu’ici comme le principal suspect, a recouvré la liberté.  

 

 

L’auteur du meurtre de Bineta Camara, samedi dernier, dans la nuit, a été identifié par les enquêteurs de la Brigade de recherches du commissariat urbain de Tamba. Et le bourreau de la fille du directeur de l’Agence de développement local (Adl) se nomme Pape Alioune Fall ; un homme de 33 ans, de dix ans l’ainé de sa défunte victime Binta Camara. Le mis en cause a été perdu par le téléphone portable de la défunte retrouvé dans sa chambre par les enquêteurs. Un indice qui a conduit à son interpellation, hier, dans la maison mortuaire, par les hommes du commissaire H. Baldé. Comme dit l’adage, un crime n’est jamais parfait ! En effet, le meurtrier était revenu, hier, sur ses pas. Était-il venu compatir sous le manteau de l’hypocrisie à la douleur de la famille de la défunte ; ou s’était-il fondu dans la masse pour faire disparaitre un autre élément de preuve après le téléphone portable ? Tout porte à le croire, puisque qu’une chaussure a été abandonnée sur le lieu du crime. En tout état de cause, l’arrestation de Pape Alioune Fall, en début d’après-midi, hier, a retenti comme un coup de tonnerre dans l’entourage de la défunte.

 

Le présumé 

meurtrier sur le lieu du crime

Difficile d’admettre que la personne désignée comme le meurtrier de Binta Camara était très proche du père de la victime. Pape Alioune Fall était un militant politique du Directeur de l’Adl et fréquentait la maison de son mentor à sa guise. Pis, le jour du drame, il a coupé le jeûne dans la maison de la victime. Ainsi, contrairement à la présentation de la maison du Dg de l’Adl comme une forteresse imprenable de l’extérieur, nos sources révèlent que c’est tout le contraire. Le domicile qui a été le théâtre du drame, souffle notre interlocuteur, est semblable à un siège de parti politique, tant il est fréquenté par les militants. Le bourreau aurait profité de l’absence du gardien pour perpétrer son acte criminel. Le sieur Fall voulait-il abuser sexuellement de la défunte ou commettre un vol avant que sa tentative ne vire au drame ? Il ressort de l’enquête qu’un montant de 1,5 million avait été volé dans le domicile du patron de l’Adl quelque temps avant le crime. En tout cas, l’enquête révèle qu’il y a eu bagarre entre les protagonistes, avant que Pape Alioune Fall ne donne un coup de poing à la victime sur la tempe. Des faits reconnus dans les locaux du commissariat de Tamba, lorsqu’il a été soumis au feu roulant des questions des enquêteurs. Il est passé à table et a avoué son crime abject.

 

Le vigile Malick Diop libre

Cependant, ces confessions du meurtrier ont donné une nouvelle tournure à cette affaire. Et, c’est le suspect numéro 1, en l’occurrence le vigile de la maison du Dg de l’Adl, Malick Diop, qui en profite. En dépit des éléments qui l’ont accablé aux premières heures de l’enquête. Pourtant, il avait contesté son implication dans cette affaire, arguant qu’il était parti se restaurer au moment du drame. Une posture qui a fini par payer, puisqu’il a été remis en liberté après trois jours de garde-à-vue au commissariat de Tamba.

 

Le certificat de genre de mort écarte le viol

Par ailleurs, dans cette affaire qualifiée de viol suivi de meurtre, le certificat de genre de mort a écarté le viol. La victime, de l’avis de l’homme de l’art, a gardé intacte son hymen. En d’autres termes, aucune pénétration sexuelle n’a été notée. Ce qui fait dire à Abdoulaye Diouf, parent de la défunte, que Binta Camara s’est battue pour garder son hymen, sa dignité. A l’en croire, aucune trace de sperme n’a été retrouvée par devers elle. Par conséquent, la victime n’a pas fait l’objet d’une pénétration sexuelle. Après ce pan du voile levé sur les circonstances de la mort de Binta Camara, celle-ci sera inhumée, aujourd’hui, au cimetière du quartier Sara Guilé de Tamba.

 

Moussa CISS


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