La section communale de Pastef-Diourbel monte au créneau. Malgré une enveloppe de 1,5 million F Cfa annoncée par la Direction nationale pour les préparatifs du meeting du 8 novembre, la commune affirme n’avoir «rien reçu». Elle dénonce une gestion opaque, des pratiques récurrentes d’exclusion et appelle au respect des règles internes pour préserver la cohésion du parti.
Une vive polémique secoue la section communale de Pastef-Diourbel après la divulgation d’un communiqué officiel qui alerte sur une gestion jugée «opaque» d’un soutien financier destiné à l’organisation du meeting du 8 novembre 2025 à Dakar.
Selon la structure communale, une enveloppe de 1.500.000 F Cfa aurait été octroyée par la Direction nationale du parti pour appuyer les sections locales. Mais, à Diourbel, pas même un centime n’aurait été perçu. «Une distribution aurait été faite au niveau des communes du département, mais notre section en a été volontairement exclue», déplore le document daté du 18 novembre 2025.
La section communale ne mâche pas ses mots et dénonce des pratiques devenues, selon elle, presque systématiques : «réaffectations injustifiées», «favoritisme» et «manque de transparence». Des agissements qui, aux yeux de ses responsables, sapent les efforts de mobilisation fournis sur le terrain. «De telles attitudes portent gravement atteinte à la cohésion et à l’efficacité de notre travail», soutient-elle.
Dans son appel, Pastef-Diourbel réclame un retour immédiat au respect strict des procédures internes de gestion et une clarification de la distribution des ressources destinées aux structures locales. Pour la section, seule une gouvernance rigoureuse peut garantir l’unité d’un parti qui se veut exemplaire.
Mais, derrière cette affaire, certains observateurs voient le reflet d’un malaise plus profond au sein du parti. Ces derniers mois, les tensions internes ne cessent de remonter à la surface, nourries par des divergences stratégiques et des rivalités d’influence.
En toile de fond, demeure encore le fameux épisode de crispation entre Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye, un épisode qui continue de secouer la base militante. Pour plusieurs militants, ces tensions récentes à Diourbel ne seraient que l’écho lointain de ces non-dits jamais totalement réglés.
Aujourd’hui, les signaux qui remontent des bases montrent que la pression monte au sein de Pastef. L’affaire de Diourbel vient s’ajouter à une série de frustrations accumulées, et certains craignent que ces incompréhensions, si elles ne sont pas rapidement résolues, ne finissent par fragiliser davantage la cohésion du parti.
Le bureau communal, lui, reste ferme : il réclame toute la lumière sur la gestion des fonds et entend maintenir sa mobilisation en attendant une réponse claire de la hiérarchie.
Samba THIAM