ME KHASSIMOU TOURE AVOCAT D’IBRAHIMA NDIAYE: «Ce procès est le procès de la honte, de la foi et de la vérité»



 
Si Me Khassimou Touré parle de «procès de la honte, de la foi et de la vérité», lors de sa plaidoirie très acerbe devant la Chambre criminelle spéciale, Me Mamadou Guèye faisait lui état d’un vice de procédure à l’encontre de leur client Ibrahima Ndiaye, contre qui le procureur avait requis 15 ans de travaux forcés.
 
15 ans de travaux forcés requis contre l’accusé Ibrahima Ndiaye, Me Khassimou Touré a, avec son éloquence légendaire, plaidé sa relaxe. Avec sa voix imposante, face à la Chambre, la robe noire a exprimé son indignation pour ce procès qu’il a appelé «le procès de la honte, de la foi et de la vérité». Me Touré a expliqué avoir remarqué dans notre corpus juridique des infractions qui y sont entrées par effraction du fait de l’Occident, qui a peur et qui veut nous faire partager sa peur. Pour la robe noire, qui était dans tous ses états, il faut refuser. Me Touré persiste en expliquant qu’on voudrait faire jouer à la Chambre le rôle de bras armé de l’Occident. D’autant plus que la terreur et le terrorisme ont changé de camp, selon lui. Il précise que dans ce dossier, il y a un terrorisme des qualifications pénales. Et qu’il fallait, de son point de vue, revenir à l’orthodoxie des textes pour dire quelles sont les conditions pour la réalisation d’une infraction. Il estime qu’on peut sanctionner un acte et non la foi. Par ailleurs, Me Khassimou Touré rappelle que Dieu seul sait pourquoi ce procès s’est tenu au mois de Ramadan. Ce n’est pas le hasard, dit-il, sans oublier les rigueurs carcérales, les rigueurs du Ramadan qu’ils subissent, ajoute-t-il.
Jetant un discrédit sur les Occidentaux, l’avocat a réitéré qu’imam Ndao et les autres sont des gens de foi. Pour lui, l’Occident voudrait que ces gens laissent leur foi pour s’accommoder de leurs convictions. Brossant les faits, il ajoute qu’il n’y a pas de matérialité, ni d’imputabilité. Aussi, personne n’a été pris la main dans le sac, a-t-il martelé. Ainsi, il demande à la Chambre de refuser de condamner les accusés en demandant l’acquittement pour tous.
Pour sa part, Me Mamadou Guèye a, dès l’entame de sa plaidoirie, annoncé un vice de procédure. Selon lui, les droits de leur client ont été violés. A titre d’exemple, Me Guèye affirme que ses avocats n’étaient pas présents dès les premières heures de son interpellation. S’attaquant à l’ordonnance de renvoi, il dit n’avoir pas retrouvé les incriminations qui y sont visées. Expliquant que l’accusé n’a jamais eu l’intention d’aller combattre en zone de conflits, il sollicite l’acquittement pour tous les chefs d’inculpation. 
 
Fatou D. DIONE

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