Très proche du Premier ministre et président de Pastef, Me Bamba Cissé assume cette proximité avec Ousmane Sonko. Seulement, il révèle que cela ne l’empêche pas d’être ministre de l’Intérieur de tous les Sénégalais. Sur les franchises universitaires, il a justifié la présence policière avant d’inviter le recteur à lever cette mesure.
Dans ses réponses aux interpellations des députés, le ministre de l’Intérieur, Me Bamba Cissé assure qu’il exécute sa mission en respect des droits humains. «Il ne m’appartient pas de faire le forcing dans le cadre de mes relations avec les administrés. Je suis du bas peuple. Ni ma formation, ni mon parcours ne me déterminent à être violent vis-à-vis du peuple. Ce que je fais, je le fais en étant à cheval sur les textes», précise Me Bamba Cissé qui estime néanmoins que la culture de la citoyenneté n’est pas négociable.
Me Cissé demande au recteur de lever la présence policière à l’université
Sur la question des franchises universitaires, il rappelle que c’est une question réglée par les textes. «Les textes permettent au recteur de procéder à des réquisitions. Et, si on n’exécute pas ces réquisitions du recteur, on sera en faute», explique l’avocat qui fait remarquer que l’université n’est pas une zone de non droit. Poursuivant, il a demandé au recteur de lever la présence policière aujourd’hui même ; étant donné que c’est une condition pour la cessation de la revendication estudiantine.
Pas de blessé par balle ni de bavure policière
Contrairement au député Thierno Alassane Sall qui a fait état d'étudiants blessés par balle lors de la grève, le ministre de l’Intérieur a affirmé qu’il n’y a pas de blessé par balle. «Honnêtement, je n’ai pas vu de blessure par balle et il n’y en a pas», précise Me Cissé, même s’il confirme des blessés de part et d’autre. Il a aussi écarté toute bavure policière. Mieux, il rappelle également que la réquisition du recteur n’implique pas l’usage d’arme à feu. «Je ne veux pas de bavure et je ne veux plus de bavure. Il n’y a même pas d’arrestation. Il y a trois ans, on vous aurait arrêté, inculpé pour terrorisme et amené en instruction», accuse encore le ministre de l’Intérieur.
«On ne politise pas les questions de sécurité publique»
Sans sa mission à la tête du ministère de l’Intérieur, Me Bamba Cissé précise qu’il ne fait pas de distinction entre un partisan de l’Apr ou d’un autre parti. «J’assume mon amitié avec Ousmane Sonko. Je l’admire et je l’assume. Mais cela ne m’empêche pas d’être le ministre de l’Intérieur de tous les Sénégalais. Et je vais assurer votre sécurité», indique-t-il. En ce qui concerne les questions de désencombrement, il regrette la posture de certains qui veulent politiser la question. «On ne politise pas les questions de sécurité publique, c’est comme les questions de défense nationale», dit-il, rappelant que les tabliers contraignent les piétons à marcher en concurrence avec les véhicules sur la chaussée, causant des embouteillages et parfois des accidents.
«Nous n’acceptons qu’aucun étranger vienne au Sénégal pour vivre de mendicité»
S’agissant de la mendicité, il rappelle que c’est interdit par le Code pénal. «La libre circulation des personnes et des biens n’interfère pas dans les lois pénales des pays. Et la mendicité et le vagabondage sont interdits au Sénégal. C’est pourquoi, nous n’acceptons qu’aucun étranger vienne au Sénégal pour vivre de mendicité. On ne l’acceptera plus jamais», avertit Me Cissé.
Fraude documentaire
Sur la fraude documentaire aussi, il estime que c’est une atteinte à l’identité sénégalaise. A l’en croire, des cas de fraude existent et ceux qui détiennent ces pièces sont en danger car l’usage de faux n’est jamais prescrit. Il a invité à cet effet les maires à redoubler de vigilance dans la délivrance des actes. S’agissant de la corruption, le ministre annonce l’arrivée d’un inspecteur général avec une mission en charge de cette question, en plus d’une brigade prévôtale pour lutter contre le phénomène. Il annonce même des condamnations en interne.
M. CISS