ME ABDOULAYE TINE PLAIDE POUR LA SUSPENSION DU PROCESSUS ELECTORAL :«Nous allons nous retrouver avec des députés dont la légitimité sera contestée»



 
Il mène le combat contrele parrainage depuis 2018 et il n’est pas près de déposer les armes.Me Abdoulaye Tine, après son revers à la Cour suprême,va encore saisir la Cour de justice de la Cedeao pour demander la suspension du processus électoral qui, selon lui, est truffé d’illégalités. Pour le leader de l’Usl, on risque d’avoir des députés illégitimes au Parlement de la Cedeao.
 
Après la suppression du parrainage, le président de l’Union sociale et Libérale (Usl) souhaite que l’on arrête le processus électoral, alors qu’on est à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale. Me Abdoulaye Tine, qui faisait face à la presse hier,a attiré l’attention des uns et des autres sur le statut des prochains 15 députés sénégalais qui devront représenter le pays au Parlement de la Cedeao. «Je ne peux pas croire que les députés qui seront élus sur la base d'un texte qui a violé le texte fondateur de la Cedeao qui est le protocole de la démocratie et de la bonne gouvernance, auront le culotd'aspirer à entrer au Parlement de la Cedeao ; or chaque État membre a l’obligation d’y envoyer 15 députés», a laissé entendre l’avocat.
Selon Me Tine, la Cedeao sera obligée de tenir compte du mode de scrutin,mais le Président Macky Sall ne veut rien comprendre,«il persiste et veut faire du forcing. Cela vanous conduire à des situations d’impasses juridiques. Nous allons nous retrouver avec des députés dont la légitimité sera contestée», dénonce-t-il.
Poursuivant, le président de l’Usl craint que nous allions direct vers une situationtrès complexe. «Nous persistons à croire que le processus électoral doit être suspendu, aussi paradoxal que cela puisse paraître. C’est pour éviter d’installer le pays dans une situation complexe.Au-delà des contestations inévitables, parce que les acteurs ne sont pas d’accord sur les règles du jeu, nous allons nous retrouver devant des situations juridiques qui sont validées mais qui ne sont pas opposables sur le plan international», souligne-t-il.
 
«La première mesure du chef de l’Etat qui sera élu en 2024 sera de dissoudre le parlement»
 
Se réjouissant de l’intervention des juristes qui partagent sa position, l’avocat renseigne : «on peut parfois nous taxer de politique et nous suspecter de partialité subjective. Mais il y a l’éminent doyen Ibrahima Fall qui a fait une tribune pour plaider pour une suspension du processus électoral». D’après toujours Me Tine, on ne peut pas installer une chambre qui va produire de la légalité sur la base d’illégalité originelle et d’une illégitimité.Abdoulaye Tine de préciser qu’il n’est pas de cette opposition qui veut aller aux élections tête baissée.«Nous maintenons notre posture de combat. Nous restons sur notre trajectoire sur laquelle nous sommes depuis 2018. Nous allons mettre au courant la Cour de justice de la Cedeao des dernières évolutions», précise-t-il. Il dit prendre la Cour à témoin que le Sénégal continue avec ses dérives constitutionnelles et démocratiques du régime en place. «Nous allons saisir à nouveau la Cour de justice de la Cedeao en procédure accélérée pour qu’elle ordonne au Sénégal de suspendre le processus électoral», assure Me Tine, selon qui «même si elle n’intervient pas dans les délais impartis, la Cour va tôt ou tard statuer ; cela va donner une marque de discrédit officiel de notre processus électoral».
Pour Me Tine,«mêmesi le régime  actuel réussit son coup de force, la première mesure du chef de l’Etat qui sera élu en 2024 sera de dissoudre le parlement».
 
NdèyeKhadyDIOUF
 
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