MARCHE ROUGE POUR PROTESTER CONTRE LEUR LICENCIEMENT : 30.814 travailleurs réclament leurs droits ou leur réintégration




 
 
Après plusieurs tentatives de marche refusées par le préfet de Dakar, le Rassemblement des travailleurs licenciés a battu le macadam hier. Ils ont pris départ à la poste de Fann pour terminer leur marche au rond-point de la Médina. Ces travailleurs dénoncent un nombre de 30.814 employés envoyés au chômage pour des motifs fallacieux.
 
 
 
Ils ont battu le macadam hier de la poste Fann au rond-point de la Médina. Les travailleurs licenciés, accompagnés d'hommes politiques du régime de Macky Sall, ont dénoncé leurs licenciements et rejeté les motifs avancés. Ndèye Souadou Diouf, ex Cdc habitat, revient sur la situation jugée déplorable et inacceptable. « Nous sommes victimes de licenciements abusifs, même des gens qui avaient des CDI. Moi qui vous parle, j’ai fait rentrer plusieurs centaines de millions dans les caisses de la Cdc dans plusieurs projets, au lieu de me payer mes commissions, ils ont eu l’audace de me licencier, alors que je suis détentrice de CDI. Nous ne l’accepterons pas. Il faut que justice soit faite. C’est nous qui avons fait rehausser la boîte dont le patrimoine dépasse 30 milliards. Ce prétexte de motif économique est fallacieux. C’est archifaux. En plus, c’est incohérent de dire que vous avez fait une économie de 100 milliards et vous osez brandir ce motif sournois », dénonce la dame, rouge de colère, qui exige leur réintégration dans leurs différentes structures.
Boubacar Fall, coordonnateur du Rassemblement des travailleurs du Sénégal, compte qu’ils sont 30.814 Sénégalais licenciés dans différentes entreprises. « Ils viennent de partout du Sénégal. Ces travailleurs sont licenciés à la Cdc, au Fongip, au Fera, au Port autonome de Dakar, à Dakar Dem Dikk, au Coud, à Sapco. Au total, ils sont 30.814 salariés licenciés sans fondement dans les structures de l’Etat. Le décompte se poursuit, car nous enregistrons tous les jours des gens qui grossissent les rangs. Tous les licenciements violent tous les articles du code du travail. Nous exigeons le respect dudit code car le gouvernement s’est targué comme slogan jub jubeul jubanti. A partir de juin, tous les vendredis, nous organiserons une marche », dénonce-t-il avec fermeté après la marche, en manifestant sa déception du manque de réponse aux lettres adressées aux autorités. « Nous avions saisi le président de la République et le ministre du Travail depuis le 30 janvier, le Premier ministre depuis le 28 janvier et le Haut conseil du dialogue social et les 165 députés par courrier. Nous dénonçons le silence radio de l’Assemblée nationale qui a préféré voter une loi interprétative en laissant des familles en agonie ».
Étant dans tous ses états, M. Fall brandit des menaces et promet des actions contraignantes pour se faire entendre même à l’international. Il fait savoir : « si le gouvernement ne nous reçoit pas, nous organiserons un 1er mai rouge, ensuite nous demanderons asile dans les ambassades parce qu’on ne se sent plus en sécurité dans notre pays. Ce qui nous indispose, ils ont licencié même les plus compétents. A la Cdc, la meilleure commerciale de 2024 qui a fait une rentrée de 14 milliards a été licenciée, tout simplement parce qu'elle est supposée avoir une coloration politique », dénonce-t-il.
Samba Sy, ancien ministre du Travail, Commissaire Cheikhna Keïta, Moussa Diakhaté, ancien parlementaire, Nicolas Ndiaye, membre du Fdr, Momar Samb, Sg du Rtas étaient les anciens dignitaires et hommes politiques qui les ont accompagnés dans cette marche de protestation.
Baye Modou SARR
 
 
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