MANSOUR FAYE DÉFIE LE NOUVEAU RÉGIME : «Physiquement, moralement, je me suis préparé à toutes les éventualités(…) ; faites ce que bon vous semble ! Cela m’importe peu»




 
Mansour Faye a visiblement décidé d’être l’un des opposants de premier plan du nouveau régime. Le beau-frère de l’ancien président multiplie les attaques contre le Premier ministre et le défie constamment. Il s’est encore exprimé hier à travers son compte Facebook pour déplorer le manque d’expérience et d’expertise des nouveaux gouvernants qui mènent le Sénégal directement vers le chaos.
 
 
Mansour Faye ne lâche rien. L’ancien ministre des Infrastructures continue de tirer à boulets rouges sur le pouvoir. Pour lui, Ousmane Sonko, sa principale cible, «est atteint, blessé, par mes posts objectifs, réels, véridiques et éloignés de tout mensonge ou subjectivité. Il titube et va couler sous peu de temps», a-t-il annoncé hier sur Facebook.
Selon lui, la gestion du pouvoir est une dure réalité qui ne peut s’abreuver de populisme pour triompher. «Je l’avais dit et je le répète : on ne peut pas passer son temps à calomnier, insulter, manipuler, dire des contrevérités en s'opposant et vouloir gouverner par les mêmes pratiques. Indéniablement, notre cher pays file tout droit vers le chaos», renseigne-t-il.
 
«Ils n’ont ni l’expérience, ni le génie nécessaire, ni la compétence et la capacité…»
 
Au lieu de s’attaquer aux préoccupations dirimantes des Sénégalais, affirme Mansour Faye, le Premier ministre est «dans la haine profonde et étanche sa soif immense de vengeances injustifiées. Je voudrais simplement lui dire qu’il ne peut pas emprisonner mon âme ! Je suis un homme libre, digne et loyal. Je ne suis ni un lâche, ni un voleur encore moins un menteur. Je me suis acquitté de mes missions ministérielles avec rigueur, sérieux et sérénité. Ma conscience est tranquille», prévient M. Faye, qui assure qu’il a toujours eu en bandoulière cette vérité inébranlable qu’un jour, prendraient fin ses fonctions et qu’il se  devrait de rendre fiers sa famille et ses amis par une irréprochabilité dans sa gestion. «Mon opposition assumée au régime en place n’est pas personnifiée, mais se justifie par ma conviction profonde que le peuple s’est trompé de choix et a besoin de boussole pour mieux cerner et comprendre ce qui se passe actuellement dans notre pays», dit-il tout en assurant à Ousmane Sonko sa détermination indéfectible à rester lui-même et continuer à assurer cette veille.
Mansour Faye d’informer les Sénégalais  «sans risque de se tromper, que dans quelques jours (ou semaines) l’électricité, le carburant et le gaz, pour ne citer que ces produits vitaux dans notre quotidien, pourraient connaître une hausse sensible». A l’en croire, contrairement à ce qui a toujours été soutenu, Macky n’était pas un béni oui-oui des institutions de Bretton Woods. «Ce sont ceux qui ont crié urbi et orbi qu’ils se délieraient des liens de ces dernières qui sont, aujourd’hui, tout ouïe à leurs desiderata. Ils ont envie de dire non ! Mais ils n’ont malheureusement ni l’expérience, ni le génie nécessaire, ni la compétence et la capacité pour résister et trouver une alternative», déclare Mansour Faye.
 
«Quand Diomaye sera esseulé dans son propre pouvoir, ce sera l’assaut final qui pourrait se solder par une abdication forcée»
 
Mansour Faye fait savoir que les autorités religieuses, jadis décriées, critiquées et parfois insultées, sont aujourd’hui les bouées de sauvetage sur lesquelles les nouveaux gouvernants espèrent s’agripper; ce qui justifie leurs tournées intempestives au niveau des différents foyers religieux du pays. Mais, souligne-t-il, « même dans ces lieux, leur régime sent déjà le dégoût et le vomi».
Selon Mansour Faye, le Sénégal est devenu aujourd’hui la risée de la coopération bilatérale comme multilatérale. «La déchéance de notre diplomatie n’a d’égale que celle de notre démocratie dont la mort a été subite. Mais il est tout à fait possible de redresser la trajectoire et en cela, mon invite au Président Diomaye est toujours de mise. Qu’il ouvre les yeux», déclare Mansour Faye, qui prévient le Président Bassirou Diomaye Faye. Pour lui,  le Premier ministre est en train de lui faire un «weur ndombo ingénieusement orchestré par la mise en place d’une administration Sonko, d’une justice sonkiste sans oublier un parlement aux ordres. Quand Diomaye sera esseulé dans son propre pouvoir, ce sera l’assaut final qui pourrait se solder par une abdication forcée», dit-il avant de défier le pouvoir. «En ce qui me concerne, physiquement, moralement, je me suis préparé à toutes les éventualités. Alors faites ce que bon vous semble !  Cela m’importe peu. Jamais, je ne flancherai et, au bout du compte, la vérité triomphera inexorablement inchallah».
 
Ndeye Khady D. FALL
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :