MANIFESTATIONS CONTRE LA CONDAMNATION DE OUSMANE SONKO :Calme précaire au Sénégal, le bilan macabre s’alourdit, l’armée toujours en place




 
C’était calme hier par rapport à jeudi, vendredi et samedi quand de violentes manifestations ont eu lieu dans la capitale et dans d’autres villes du Sénégal, dont Ziguinchor. De Dakar à Yeumbeul, en passant par les Parcelles Assainies, Guédiawaye, Pikine, Thiaroye…, les jeunes ont certainement observé une grasse matinée «dominicale». Un calme relatif.
 
 
 
La tension redescend légèrement à Dakar, où des affrontements meurtriers ont fait 16 morts depuis jeudi et la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko. Des heurts violents ont été signalés samedi dans la banlieue de Dakar. Les habitants de Pikine, Guédiawaye, Parcelles Assainies, Thiaroye ont bien observé le repos dominical. Mais plusieurs quartiers qui avaient connu des accès de violence jeudi et vendredi dans la capitale sont restés calmes, le ministre de l’Intérieur soulignant «une baisse d’intensité» des manifestations. Les forces de sécurité restent tout de même omniprésentes dans la capitale. L’armée s’est déployée, comme la veille, autour de points stratégiques. Hier, comme avant-hier, la tension semble redescendre d’un cran. À Dakar, les habitants ont pu circuler relativement tranquillement, mais le Pastef appelle à continuer la mobilisation jusqu’à la démission du Président Macky Sall.
De nombreux biens publics et privés ont été saccagés et pillés, notamment des banques et des magasins Auchan dans la banlieue de Dakar. Certaines rues portent les stigmates des violents affrontements qui se sont déroulés depuis les deux premiers jours, avec des voitures calcinées, des pneus brûlés et de gros cailloux qui jonchent les routes.
Plusieurs réseaux sociaux, comme Facebook, WhatsApp ou Twitter, sont coupés, une mesure du gouvernement pour faire cesser «la diffusion de messages haineux et subversifs». Le ministre de l’Intérieur a fait savoir qu’un nouveau décès s’est ajouté samedi à la liste des pertes en vies humaines, portant le bilan à 16 morts depuis jeudi, début des manifestations. «Il y a eu un décès hier (samedi). Avec les neuf morts de jeudi et les six de vendredi, le bilan est revu à 16 morts depuis le début des manifestations», a expliqué Antoine Felix Diome.
 
Samba THIAM
 
 
 
 
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