MANIFESTATIONS À KHOSSANTO (KÉDOUGOU) : Trois morts et des blessés graves, l'arrêté à l'origine du bain de sang abrogé sur ordre du ministre de l'Intérieur




 
 
Trois personnes ont été tuées ce lundi 11 septembre, lors d’affrontements violents entre jeunes de la localité de Khossanto, située dans la région de Kédougou, et des forces de l’ordre. Ce, suite à la modification de l’arrêté du préfet du département de Saraya sur le recrutement de la main-d’œuvre locale non qualifiée. D'ailleurs, l'arrêté du préfet, qui est à l'origine des émeutes, a été tout simplement annulé, abrogé sur ordre du ministre de l'Intérieur.
 
Les choses ont tourné au vinaigre, hier, à Khossanto (Kédougou). Des manifestations ont été notées dans cette localité à propos d'un arrêté portant création d'une Commission chargée du recrutement de la main-d'œuvre non qualifiée. Une modification de l’arrêté du préfet du département de Saraya sur ce recrutement a mis le feu aux poudres. Selon nos confrères de Dakaractu, trois personnes ont été tuées dans les violentes manifestations dans la commune, à 27 kilomètres de Sabodala, lors d’une protestation contre le nouvel arrêté du préfet, en brûlant des objets et barrant la route principale. Après de premiers affrontements, un second renfort est dépêché sur place (06 pick-up remplis de gendarmes). Aux tirs de lacrymogènes, les populations ont riposté par des jets de pierres. Le bilan pour le moment fait état de 3 morts et plusieurs blessés. Les manifestations ont complètement paralysé la localité et ses environs «ensevelis » toute la journée par des nuages de fumée.
Finalement, l'arrêté du préfet a été tout simplement annulé, sur ordre du ministre de l'Intérieur, Antoine Felix Diome.
 
Birahim Seck avait alerté les autorités
 
Pourtant, Birahim Seck avait alerté sur cette situation avec un post sur twitter qui date de 09 jours. "M. le Préfet de Saraya, votre arrêté portant création d'une Commission chargée du recrutement de la main-d'œuvre non qualifiée peut être source d'instabilité. Il faut une large concertation. La surreprésentation de l'administration dans cette Commission est préoccupante" avait twitté Birahim Seck. D’ailleurs, il a demandé le départ du Préfet.
Dans ce nouvel arrêté, des correctifs ont été apportés dans la composition et le fonctionnement de la commission de recrutement.
Le changement qui a provoqué les échauffourées est que les autorités administratives qui, jusque-là, jouaient le rôle de coordonnateurs au sein de ces commissions, les président désormais. Ce qui a eu le don d'irriter les jeunes qui ont rué dans les brancards. Les manifestants perçoivent dans cette décision une mainmise des autorités sur le recrutement. Dans l’ancien arrêté n°033 du 16 août 2016, les chefs de village présidaient les commissions de recrutement de la main-d’œuvre locale et les sous-préfets des arrondissements de Sabodala, Bembou et le préfet du département de Saraya étaient de simples coordonnateurs.
 
Samba THIAM
 
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