MANIFESTATION DU 17 JUIN A ZIGUINCHOR :La famille d’Idrissa Goudiaby disposée à procéder à une contre-expertise, demande au Procureur de préserver l’intégrité du corps



 
La sortie du procureur de Ziguinchor, dans l’affaire Idrissa Goudiaby, n’a pas suffi à calmer les ardeurs de la famille de la victime. Bien au contraire, les membres de la famille soupçonnentune volonté du ministère public d’écarter la responsabilité des forces de sécurité. Ce, en dépit de l’appel à témoin de la part du maître des poursuites. Loin d’être convaincus par les résultats de l’autopsie, ils ont demandé au procureur, via un courrier de leur conseil, Me Amadou Diallo, de préserver le corps afin qu’il soit intact,parce qu’ils comptent procéder à une contre-expertise. Ils persistent et signent que leur enfant n’a pas été tué par une arme blanche.
 
 
La famille d’Idrissa Goudiaby continue de pleurer la perte de son fils. Les circonstances de la mort de leur enfant sont d’autant plus graves qu’ils sont toujours dans la consternation. Mais, en plus d’être consternés, les membres de la famille de la victime sont habités par une colère noire, surtout après les résultats de l’autopsie dévoilés dernièrement. Ils sont exaspérés d’abord parce qu’ils ont appris les conclusions de l’expert à travers la presse. Et ils ont été choqués d’apprendre les résultats de l’homme de l’art, car ce n’est pas ce à quoi ils s’attendaient. Affirmer que leur fils a été tué par un objet contondant et tranchant comme une hache ou un sabre, ils ne peuvent l’accepter. A travers leur conseil, ils ont adressé un courrier au procureur pour demander que les résultats de l’expertise leur soient communiqués afin de voir, par-eux mêmes, ce qu’il en est. Mais, ce n’est pas tout, alors que le chef du Parquet leur a demandé de venir récupérer le corps, les parents du défunt Idrissa Goudiaby font savoir qu’ils ne comptent pas l’enterrer si vite. Ils veulent procéder à une contre-expertise et ils disent être dans les dispositions pour qu’un autre expert fassele travail, à leur frais. Ainsi, afin d’avoir les résultats exacts, ils ont demandé au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Ziguinchor de préserver l’intégrité du corps ; qu’il soit encore intact afin que leur expert puisse faire son travail convenablement.
 
 
Une balle trouvée près du corps ?
 
 
 
Le doute portant sur les résultats de l’expert provient du fait que la famille dit détenir, de source sûre,l’information selon laquelle une balle a été trouvée dans le corps de la victime. Selon eux, des témoins peuvent le certifier. D’ailleurs, une douille a été trouvée près du corps, selon eux. Et avant l’intervention chirurgicale qui a été faite immédiatement, lorsque Idrissa Goudiaby a été touché, la balle se trouvait dans le corps. Par conséquent, ils disent ne pas accepter que le procureur veuille faire croire que c’est une arme blanche qui a causé la mort de leur enfant. C’est une façon, selon eux, pour le chef du Parquet, de protéger ses hommes. Mais, ils comptent aller jusqu’au bout pour que justice soit faite.
 
 
 
L’enquête ouverte, les auditions ont démarré
 
 
Par ailleurs, pour ce qui le concerne, le procureur de Ziguinchor poursuit son enquête. Ismaïla Diallo, comme il l’avait promis dans son communiqué, a ouvert une enquête et a commencé les auditions. Justement les parents du jeune Idrissa Goudiaby ont été convoqués ce vendredi à midi pour être entendus. Mais, à la demande de leur conseil, Me Diallo, le maître des poursuites a reporté les auditions jusqu’à la semaine prochaine.
Rappelons qu’Idrissa Goudiaby a été tué lors des manifestations du 17 juin dernier. Selon ses parents, il ne participait pas à la manifestation. Il avait son taxi et il avait promis, avant de sortir, de rentrer plus tôt pour éviter d’être pris dans la nasse des manifestants. Malheureusement, la mort l’a trouvé sur le chemin du retour. La première expertise produite par le Parquet écarte la responsabilité des forces de l’ordre, contrairement aux convictions des membres de sa famille qui s’appuient sur les déclarations de quelques témoins.
 
 
Alassane DRAME
 
 
 
 
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