Pour ce qui le concerne, Mamadou Moustapha Mbaye, un père de famille âgé de 30 ans, a été interpellé à Nouakchott où il étudiait le Coran. Auparavant, il était depuis 1996 avec sa mère à Genève, où il fréquentait une mosquée avec ses amis. Selon l’accusé, depuis son interpellation, il n’a pas communiqué au téléphone avec ses parents. Car, dit-il, on le lui a interdit et la directrice de la prison du Cap Manuel lui a fait savoir qu’elle n’avait pas l’autorisation pour lui permettre de voir ses parents. Sur les faits qui lui sont reprochés, Mamadou Moustapha Mbaye les a tous niés. Il n’avait rien à faire à la barre et il ignore pourquoi on l’a mêlé à cette histoire, s’est-il défendu ; surtout qu’il n’est membre d’une quelconque association religieuse.
Sur ses rapports avec ses coaccusés, il dit connaitre Boubacar Décol Ndiaye en Mauritanie, à Nahim. Par ailleurs, il a soutenu n’avoir jamais parlé de djihad avec son acolyte Mouhamed Ndiaye, contrairement à ce qu’on a voulu faire croire. Pour lui, son djihad, c’était sa femme et ses enfants. Le procureur de l’interpeller sur ses fréquentations à Bambilor, il explique qu’il ne vit pas là-bas, mais il y tient ses activités avicoles. D’autre part, l’enquête a révélé qu’il avait parlé des combattants de Daech et d’Al Qaida. Le procureur Ali Ciré Ndiaye lui a demandé son intérêt pour ces deux groupes, il rétorque n’avoir rien de spécial à dire sur ces deux organisations. Mais, dit-il, dans les médias, il a entendu dire que ces groupes voulaient installer la charia et qu’il lisait pour en savoir quelque chose. Cependant, selon lui, il préfère convaincre par la parole plutôt que par les coups de poing. Terminant, il confirme n’avoir jamais quitté la Mauritanie pour aller au Nigeria, en Syrie, en Libye ou en Afghanistan dans l’optique de faire le djihad.
Fatou D. DIONE