Financé à hauteur de 79 milliards pour une durée de 48 mois, le projet d’électrification de 300 villages par mini réseaux d’énergie propre à travers le Sénégal a été lancé officiellement hier. Ce projet qui concerne 7 régions du Sénégal permettra à 1000 jeunes de ces dites localités de bénéficier d’une formation dans le domaine de l’électrification rurale, sera conduit par l’entreprise allemande Gauff Engineering et financé par Kfw-IPex Bank grâce à la coopération entre l’Allemagne et le Sénégal. Venu assister à la cérémonie, le président du Conseil d’administration de l’Agence sénégalaise de l’électrification rurale en a profité pour solder ses comptes avec les détracteurs de ladite agence.
L’amélioration des conditions de vie des populations rurales avec l’accès universel aux services électriques ; la contribution au développement humain en milieu rural par la réduction de la pauvreté ; la formation de techniciens locaux dans le métier de l’électrification sont, entre autres, les objectifs visés par le projet d’électrification de 300 villages par mini central photovoltaïque, grâce à la coopération entre le Sénégal et l’Allemagne. Avec ce projet, le Sénégal vise à terme l’accès à l’électricité de 20.000 ménages. Les régions concernées par ce projet sont : Kaffrine, Kolda, Tambacounda, Kédougou, Louga, Saint-Louis, Fatick, Kaolack, Ziguinchor et Matam. L’Agence sénégalaise d’électrification rurale, en tant que maitre d’ouvrage délégué, selon son Directeur général, entend jouer pleinement son rôle dans la réalisation des objectifs pour que l’électricité partout et pour tous soit une réalité.
Mademba Sock : «le taux de l’électrification rurale était de 8% en 2000, 24% en 2012 et 42% en 2019»
Embouchant la même trompette, Mademba Sock a magnifié les performances de l’Aser ces dernières années. «Le 20e anniversaire de l’Agence sénégalaise de l’électrification rurale (Aser) coïncide avec le lancement de ce projet de grande envergure. En 2000, le taux d’électrification rurale était de 8%, 24% en 2012 et 42% en 2019, c’est dire qu’en 7 ans, il y a un bond énorme», a fait noter le président du Conseil d’administration de l’Aser. D’après ce dernier, cette avancée significative est due à l’engagement des travailleurs de l’agence, ainsi que les initiatives prises par les différentes directions générales sous l’œil vigilant du Conseil d’administration.
«La météo économique a annoncé la mort de l’Aser dans cinq ans mais…»
Pour M. Sock, le dynamisme dont l’Aser fait preuve depuis des années lui a valu les résultats qu’elle a obtenus grâce aux financements. «L’Etat n’a peut-être pas les moyens de fournir à l’Aser les énormes moyens requis pour le développement de ce secteur particulier qu’est l’électrification rurale. C’est la raison pour laquelle il faut se féliciter de ces partenariats qui permettent de compenser cela», souligne-t-il.
Poursuivant, l’ancien syndicaliste estime que la question de l’accès universel est une problématique qui se pose et il fait partie de ceux qui pensent qu’elle est réalisable via l’Aser. «La météo économique a annoncé la mort de l’Aser dans quatre ou cinq ans, je n’en pense pas moins qu’aujourd’hui, il est important de tenir compte des rendements de cette structure», affirme Mademba Sock.
Pour le président du Conseil d’administration de l’Aser, électrifier 300 villages dans 7 régions et 15 départements, permettre à 1000 jeunes de se former est un challenge important. Il faut donc saluer le partenariat entre le Sénégal et l’Allemagne qui a permis d’en arriver là. L’Aser, qui est l’opérateur technique, jouera son rôle pleinement. «Le discours défaillant n’est pas dérangeant, l’Aser ne devrait pas craindre l’insurrection qui a annoncé la naissance de sa mise à mort. On prédit sa mort dans cinq ans, mais si l’Aser continue de jouer sa partition, cette histoire sera derrière nous», souligne Sock.
Encourageant le Directeur général de l’agence, Mademba Sock invite les travailleurs de l’Aser à redoubler d’efforts pour maintenir les avancées. «Bien que l’Aser souffre souvent de restrictions budgétaires, parce que son budget est passé de 80 à 32 milliards, cela n’empêche pas les initiatives de se faire. Notre agence comme une épouse, est mariée à l’Etat et joue son rôle ; malgré les difficultés qu’elle rencontre, elle va continuer à le faire», ironise Mademba Sock.
Ndèye Khady D. FALL