MACKY SALL LORS DE SON INTERVIEW AVEC LA CHAINE «FOR YOU MEDIA AFRICA»: «Le Sénégal est un modèle de démocratie qui n’a rien à envier à aucun pays»




 
 
 
Longtemps allergique aux interviews dans les médias, le Président Macky Sall multiplie depuis quelque temps ce jeu de questions-réponses avec les journalistes. Quelques semaines après le quotidien français l’Express et seulement quelques jours après la Rfm, c’est au tour de la chaine camerounaise basée en France «For You Media Africa» de décrocher un entretien avec le Président sénégalais. Mais cette fois, l’interview avec le président de la République a surtout été axée sur des questions comme la gouvernance et la démocratie, la paix et la sécurité ou encore le dossier du conflit casamançais.
 
 
 
Alors qu’il a fini de faire un appel au dialogue à la classe politique nationale, le président de la République n’a pas parlé politique lors de son entretien avec «For You Media Africa», une chaine camerounaise. Choix du palais ou de la chaine basée en France ? En tout cas, sur les autres questions sur lesquelles il a été interpellé, le chef de l’Etat a joué le jeu. Interpellé sur la situation de la démocratie au Sénégal, Macky Sall s’est presque offusqué de la question de la journaliste Sike Doumbé. «Vous vous rendez compte ? vous me demandez si le Sénégal respecte les principes démocratiques ; le Sénégal est un modèle de démocratie qui n’a rien à envier à aucun pays du monde. C’est une démocratie véritable», a corrigé Macky Sall. Qui enchaine : «très souvent, on parle d’interdiction de manifestations, mais la réalité, c’est qu’il ne s’agit que de 2% de l’ensemble des demandes qui sont faites». Macky Sall de poursuivre : «Et lorsqu’une manifestation est interdite, c’est que l’autorité administrative a des informations qui attestent que cette manifestation, si elle est autorisée, peut entrainer des troubles graves à l’ordre public. Donc, le Sénégal est une démocratie qui connaît des alternances démocratiques, régulièrement des élections sont organisées et perdues par le régime en place, en 2000 c’était le cas, en 2012 c’était le cas. Entre ces élections présidentielles, les pouvoirs perdent de grandes villes. Donc on ne peut pas dire qu’on a un problème de système électoral. Notre système est éprouvé, il est transparent, il faut croire à la démocratie et arrêter de critiquer ce que nous avons de meilleur», a encore assuré le président de la République, regrettant que «malheureusement, en Afrique on a tendance à l’autoflagellation, nous ne sommes jamais satisfaits de ce qu’on a».
Sur la question de la gouvernance, le président Sall assure qu’aucun élève de la classe n’a fait mieux que le Sénégal en Afrique, prenant ainsi l’exemple de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). «J’ai été élu en 2012. En 2016, j’ai fait adhérer le Sénégal à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) qui est une initiative très contraignante. De grands pays en sont sortis parce qu’elle est très contraignante en ce sens que toutes les ressources qui viennent dans le secteur minier, pétrolier, gazier sont tracés. Tous les actionnaires de toutes les sociétés qui interviennent sont tracés. De sorte que sur la transparence dans les industries extractives, nous avons été primés comme premier pays africain. D’ailleurs, pour couronner cela, ils vont tenir, pour la première fois en terre africaine, le Conseil d’administration de l’Itie au mois de juin prochain à Dakar», a révélé le président de la République.
 
l’Etat islamique est en train de se transférer sur le continent


 
 
Sur la question de la paix et la sécurité sur le continent, Macky Sall rappelle qu’il faut combattre et éradiquer le terrorisme du continent africain si on aspire au développement. «On ne peut pas avoir une prospérité durable si on n’a pas la paix et la sécurité. L’Afrique connaît un défi existentiel de sorte qu’aujourd’hui, si on n’y prend garde, l’Etat islamique est en train de se transférer sur le continent. Il faut donc travailler ensemble pour arrêter cette agression et j’ai toujours lancé un appel pour que la communauté internationale prenne sa part du combat, à commencer par le Conseil de sécurité des Nations-Unies. Donc cette lutte contre le terrorisme, il n’est pas normal qu’on la laisse aux seuls Africains parce que ailleurs, il y a eu des coalitions mondiales qui se sont constituer en Afghanistan, en Syrie pour vaincre le terrorisme. Donc il est normal également que l’Union Africaine et nos communautés économiques régionales et nos Etats et aussi la communauté internationale puissent se mobiliser ensemble pour sortir le terrorisme du continent africain sinon tous nos efforts de développement ne serviront absolument à rien», a-t-il fait savoir.
 
 
Crise casamançaise : un des plus vieux conflits sur le continent, mais c’est un conflit mineur
 
Sur le conflit casamançais, Macky Sall assure que les choses se passent bien et que l’Etat a quasiment obtenu l’arrêt des hostilités sur le terrain, sauf, précise-t-il, parfois quelques mouvements mais vraiment de faible amplitude. «Nous travaillons non seulement pour le dépôt des armes avec certaines composantes, mais nous travaillons de manière globale pour un accord de paix. Evidemment c’est un conflit qui a duré 42 ans, c’est l’un des plus vieux conflits sur le continent, mais c’est un conflit mineur. En tout cas, nous avons toujours tendu la main à nos frères du Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de Casamance) pour qu’enfin nous puissions nous mettre au tour d’une table et sortir par la grande porte. Il n’y aura ni vainqueur ni vaincu dans cette affaire, mais il y aura la réconciliation de tous les frères du Sénégal. Maintenant évidemment l’Etat assurera en toute circonstance la souveraineté du pays et son intégrité territoriale», dit-il.
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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