MACKY SALL A LA PRESENTATION DE SON LIVRE: Dakar, Ousmane Sonko, Idy, Code des télécommunications et la bande à Sandrine… au cœur



 
 
Répondant aux interpellations des journalistes, lors de la présentation de son livre «Sénégal au cœur», le chef de l’État est revenu sur plusieurs questions, dont la bataille électorale de Dakar, avec des propos au goût d’une véritable opération de charme en direction des populations de la capitale. Évoquant la question du pétrole, Macky Sall n’a pu, non plus, s’empêcher de jeter des pierres dans le jardin de Sonko, (même s’il ne le cite pas), qui, pour lui, se permet de dire «n’importe quoi et n’importe comment», alors qu’il «ne comprend rien» de ce qu’il dit. A propos d’Idrissa Seck, il précise qu’il ne l’attaque pas, mais que la caractérisation qu’il a fait de lui dans son livre est basée sur des faits. 
 
 
 
 
En cette veille de présidentielle, le chef de l’État ne pouvait pas ne pas faire un clin d’œil aux populations de la capitale, en cette belle occasion. Revendiquant des victoires à Dakar sauf aux locales de 2014, Macky Sall entend appuyer sur l’accélérateur pour remporter encore le scrutin dans la capitale, après la victoire serrée aux législatives. Et pour y arriver, il a fortement déploré la saleté, la pauvreté, l’encombrement dans la capitale.
 
 
«Nous allons continuer notre combat, pour encore gagner Dakar»
 
«Beaucoup pensent que Dakar ne nous est pas acquise. C’est une fausseté. En 2012, j’ai gagné Dakar, devant le pouvoir d’alors, au premier tour comme au second tour. Nous avons ensuite, aux législatives de 2012, gagné le département de Dakar. C’est aux locales de 2014 que nous avons perdu les communes. Et en 2016, nous les avons reconquises. Nous avons conquis le département de Dakar à 55% au référendum. En 2017, lors des législatives, nous l’avons gagné, même si l’écart était faible. Alors, pourquoi arrêter cette loi des séries ?  Je pense que nous allons continuer notre combat, pour encore gagner Dakar. Dans deux mois, on verra si j’ai fait une erreur ou pas. Mais, je pense qu’inch Allah, nous serons en phase avec les Dakarois. Parce qu’aussi, les Dakarois ont besoin de bien-être. Il y a la pauvreté dans Dakar, qu’il faut traiter convenablement. Les Dakarois veulent un cadre de vie plus épanoui. Il faut leur apporter cela ; la propreté, dans Dakar, sortir la saleté de Dakar, le désencombrement… Regardez Dakar aujourd’hui, ça ressemble à quoi ? un parking géant. On ne peut plus circuler. Les maisons sont encombrées. C’est des garages partout. Partout des véhicules ; personne ne peut circuler. Vous croyez que ça, ça peut continuer, dans une ville qui a l’ambition d’être une vitrine ? il faut affronter ces choses-là. Il faut mettre de l’ordre. Bien sûr ça ne va pas plaire à tout le monde. D’ailleurs, on me dira qu’on ne dit pas ces choses à la veille d’élection. Mais je le dirais quand même. Parce que nous devons avancer de façon déterminante sur nos ambitions d’émergence. Moi, je crois profondément que le Sénégal peut être demain une des étoiles de l’Afrique».
 
 
«Il est trop facile d’être là, de parler de pétrole et de gaz, et raconter n’importe quoi en plus»
 
Pour l’ingénieur géologue qui présentait son livre, ce serait un crime de ne pas parler de pétrole et de gaz. Mais c’était surtout pour louer sa gestion du secteur et brocarder ses détracteurs, dont le plus virulent est Ousmane Sonko, à qui il a jeté des pierres, sans le nommer. Pour le chef de l’État, ceux qui parlent devraient avoir l’humilité d’aller s’informer, avant de la claquer sur le pétrole, pour «dire n’importe quoi et n’importe comment». Ce qu’il considère comme un manque de respect pour le public qu’ils abusent avec leurs déclarations faites de contrevérités. 
C’est maintenant que Dieu a voulu que ces ressources soient mises en évidence, à travers l’offshore profond. Et ces ressources, nous allons les sécuriser, malgré le débat malsain qu’on a voulu entretenir sur ces richesses.  Et l’Itie ne s’y est pas trompée. Nous n’avons donné du sucre ni à l’Itie, ni à qui que ce soit, pour classer le Sénégal 1eren Afrique sur la manière de gérer les ressources naturelles.  Aujourd’hui, tous les revenus sont publiés et ce sont des cabinets indépendants qui font le travail, mais tous les actionnaires des sociétés sont connus et publiés. Tous les contrats sont connus et publiés. Il n’y a rien de secret. Donc, il est trop facile d’être là, de parler de pétrole et de gaz, et raconter n’importe quoi en plus. Parce que si on dit que le Sénégal a perdu 90 milliards ou 100 milliards dans une transaction de farm out, on ne comprend rien à ce que l’on dit. Et on n’a pas la modestie d’aller d’abord  se documenter, avant de parler au public. Il y a un minimum de respect et de retenue vis-à-vis du public. Il ne faut pas raconter n’importe quoi et n’importe comment».
 
Le Code pétrolier soumis au vote de l’Assemblée nationale avant la mi-janvier»
 
«Soyez sûrs que nous ferons voter avant la mi-janvier, j’espère que le président de l’Assemblée va nous aider, la loi sur la répartition des revenus futurs. Quel est le pays en Afrique qui a traité de cette question avant d’arriver à la première production ? Nous réfléchissons déjà sur comment gérer ces revenus futurs. Comment faire de sorte que le contenu local, la gestion de l’environnement pétrolier et gazier puisse profiter également aux nationaux, à travers une loi qui sera édictée et qui fera obligation aux acteurs d’être associés. Mais là, il faudra aussi éviter de privilégier des personnes qui pensent aussi qu’elles ont droit à tout, parce que tout simplement elles se disent privées. Nous allons veiller à ce que tout l’environnement parapétrolier puisse profiter aux Sénégalais. La loi est déjà adoptée depuis un mois. C’est mon agenda qui n’a pas permis qu’on puisse réunir le Cos Petrogaz pour partager, avant de le soumettre à l’examen du Parlement».
 
 
«Idrissa Seck, je ne l’ai pas attaqué. J’ai dit qu’il avait une tendance autoritaire. Ce n’est pas une critique, c’était basé sur les faits»  
 
 
Dans son livre, Macky Sall parle aussi d’Idrissa Seck, avec qui il a partagé pendant un bon moment l’entourage du Président Wade. Interpellé sur la caractérisation qu’il a faite de son ex-frère au Pds, le chef de l’État se défend de l’avoir attaqué ou critiqué. Pour lui, ses propos sur le leader de Rewmi sont fondés sur des faits, même si chacun est libre de les interpréter à sa guise. «Je n’ai pas parlé de gens dans ce livre. Je n’ai pas voulu parler de X ou de Y. Ce n’est pas le but. Parce qu’après, il y aurait la polémique. Tout ce que j’ai dit là, c’est des faits avérés. Les commentaires sont libres. Moi je parle des faits ; c’est pourquoi je n’ai pas parlé de personnes, ni fait de caractérisations, sauf parfois, dans le cadre des faits…Idrissa Seck, je ne l’ai pas attaqué. J’ai dit qu’il avait une tendance autoritaire. Ce n’est pas une critique, c’était basé sur des faits. Mais ce n’est pas pour l’attaquer ou pour attaquer quelqu’un d’autre». 
 
 
«Il serait illusoire de vouloir censurer Internet…»
 
Répondant à une interpellation sur les craintes des acteurs par rapport aux menaces qui pèsent sur la liberté sur Internet, avec le nouveau Code des télécommunications, le chef de l’État s’est voulu rassurant, même si, pour lui, il ne faut pas qu’Internet soit un espace de non-droit. «Je ne vois pas où est la menace dans la loi portant Code des télécommunications. Je ne vois pas où est la menace. Sur ce sujet d’ailleurs, au contraire, j’ai beaucoup parlé. Il serait illusoire de vouloir censurer internet. C’est ça que j’ai dit. Toutefois, il ne faut pas ne pas tenir compte des risques. C’est la vérité. Soyez sûrs que nous n’avons fait peser aucune menace sur la liberté de la presse ; aucune. De toute façon, il n’y aucun journaliste qui est arrêté pour des opinions. En tout cas, je ne suis pas au courant. S’il y en a, vous me le dites. Sur le Code de la presse, nous avons des avancées. Il n’y pas de mesures liberticides, au contraire». 
 
 
Bande à Sandrine : «Même Souleymane Ndéné Ndiaye a respecté le pacte»
 
L’histoire de la bande à Sandrine qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux, a ressurgi hier sur la table de Macky Sall, qui y est revenu largement, à la grande joie du public qui s’est bien marré. «La bande à Sandrine, il n’y a rien à voir en profondeur. C’est un sujet  de surface ; donc il faut le traiter comme tel. En vérité, nous étions des étudiants comme tous les autres.  Nous écoutions de la musique. Les années 80 étaient bouillonnantes de styles musicaux. J’ai rappelé un peu la musique d’Alpha Blondy avec Brigadier Sabari ; les mélodies me reviennent, comme Fanta Diallo, son amour d’enfance. Nous écoutions aussi du jazz avec John Coltrane, avec Louis Armstrong, Miles Davis, mais surtout le reggae en ces  années-là, fin des années 70, début des années 80. Bob Marley et toute cette catégorie de reggaemen. Là aussi, l’enfance s’est faite. C’est dans ce cadre que cette bande à Sandrine, avec trois collègues, avocats : Me Souleymane Ndéné Ndiaye, Me Pape Leïty Ndiaye, Me Boubacar Koïta. Ils sont tous les trois avocats ; moi j’étais le seul jeune élève ingénieur. Nous avions une jeune fille qui venait de Lyon, métissée. Nous on est de petits Africains. On est du Sine et du Saloum. Donc quand on voit une fille blonde…On a dit : camarades, soyons cool. Nous sommes quatre et elle ne peut pas avoir quatre copains, et on ne veut pas laisser un se défouler sur nous après, parce que il l’a conquise. Donc, on décide d’être ses frères. Personne n’a le droit d’aller…voilà.  C’était le pacte et tout le monde l’a respecté. Même Souleymane Ndéné a respecté le pacte».
 
 
Mbaye THIANDOUM
 
 

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